Le Chef d’état-major général des armées (CEMGA) du Sénégal, le général de corps d’armées Cheikh Gueye, effectue actuellement une visite de travail de 48 heures en Mauritanie.
L’objectif de ce voyage est le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre les deux pays.
Le haut responsable militaire sénégalais a été reçu en audience, mardi après-midi, par le ministre mauritanien de la défense, Diallo Mamadou Bathia, en présence du chef d’état-major des armées mauritaniennes, le général de division Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, dit Ghazwani.
Sur le plan du timing, ce voyage intervient une quinzaine de jours après des allégations relatives à la présence en Mauritanie de 250 éléments déserteurs de l’armée gambienne, favorables à l’ancien dictateur Yahya Jammeh, dans le cadre d’un projet visant la déstabilisation du régime du président Adama Barro.
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Plusieurs centaines de militaires sénégalais sous mandat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), assurent la protection du nouveau pouvoir de Banjul.
Les révélations relatives à la présence en Mauritanie de déserteurs de l’armée gambienne, favorables au pouvoir de Jammeh, largement diffusées par la presse de Dakar et au niveau international, avaient été attribuées à des renseignements militaires sénégalais.
Mais elles ont été démenties par le porte- parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Lemine Ould Cheikh, qui les a qualifié «de rumeurs propagées par la presse».
Ce voyage devrait ainsi permettre de démontrer "la bonne foi de Nouakchott et rétablir la confiance" estime un analyste.
En effet, si les relations entre la Mauritanie et le Sénégal ont été souvent qualifiées «de froides» sur le plan diplomatique ces dernières années par de nombreux analystes politiques, il en va autrement au niveau sécuritaire.
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Dans ce domaine sensible, les réalités géopolitiques et géostratégiques, ces deux concepts qui renvoient invariablement à la géographie, imposent le réalisme et le réflexe de survie face à la menace du terrorisme et de la criminalité transfrontalière.
La preuve, les armées des 2 pays effectuent régulièrement des patrouilles mixtes au niveau de la zone frontalière, de part et d'autre du fleuve Sénégal.
Les dernières de cette série se sont déroulées au mois de mars 2017, près de la ville de Boghé (300 kilomètres au sud-est de Nouakchott). Elles avaient été précédées d’une rencontre entre les commandants des zones militaires de Rosso et Saint-Louis, organisée dans l’ancienne capitale de la Mauritanie et du Sénégal.