Modifications des règles de fonctionnement du Fonds régional de développement

Le 29/03/2016 à 18h57

60% des ressources du fonds seront affectés aux dépenses de fonctionnement des collectivités locales. L’orientation gouvernementale répond aux recommandations du congrès de l’Association des Maires de Mauritanie (AMM)

Le gouvernement mauritanien a décidé d’introduire de profondes modifications dans les règles de fonctionnement du Fonds régional de développement (FRD), notamment au niveau de la répartition et de la gestion du fonds en touchant plusieurs dispositions du décret 2011-059.Celui-ci, pour rappel, a été institué par une loi de 2001, avec un montant initial de 250 millions d’ouguiyas pour appuyer les actions de décentralisation. Il a évolué à la hausse au fil des années pour atteindre actuellement 2,5 milliards d’ouguiyas, soit 10 fois l’enveloppe initiale. Toutefois, son impact au niveau des collectivités territoriales n’a pas été à la hauteur.D’où les besoins de changements manifestés par les maires auxquels le gouvernement a souhaité apporter une réponse. Les changements apportés dans la gestion du FRD portent sur l’attribution de 60% des ressources aux dépenses de fonctionnement des collectivités locales, contre 40% seulement aux dépenses d’équipement.Le gouvernement procède ainsi à une inversion des priorités pour permettre aux entités municipales de disposer d’une plus grande capacité dans la prise en charge de la masse salariale du personnel et de recruter des cadres de haut niveau, des ressources humaines de qualité, capables de donner un nouveau souffle au fonctionnement de l’administration communale.D’autres innovations portent sur le premier critère de répartition, qui tient désormais compte de l’importance de la population communale (50%), de l’incidence du taux de pauvreté au niveau de la circonscription (30%), et le reliquat de 20% sera distribué d’une manière équitable entre les communes du pays.Ainsi, l’orientation gouvernementale est conforme aux recommandations du congrès de l’Association des Maires de Mauritanie (AMM) tenue en 2015, réclamant un changement dans le mode de répartition des ressources du FRD, et une augmentation de celles-ci. Toutefois, s'agissant de l'augmentation des ressources, les élus municipaux vont devoir attendre.Justifiant ces modifications, le ministre mauritanien de l’intérieur et de la décentralisation, Ahmedou Ould Abdallah, a expliqué que la gestion du FRD «souffrait de plusieurs dysfonctionnements, notamment l’inefficacité et l’absence d’incidence sur la vie des populations avec des ressources orientées vers la réalisation de projets sans impact réel».Avec ces nouvelles règles de répartition et de gestion du FRD, «les municipalités pourront disposer de ressources humaines de qualité et les maires auront plus d’autonomie dans la gestion. Ce qui implique une plus grande confiance de la part des pouvoirs publics», note positivement cet édile d’une commune rurale, par ailleurs cadre dans une banque de la place.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 29/03/2016 à 18h57