Le secteur mauritanien des assurances souffre de nombreux problèmes structurels. Ceux-ci ont été d’ailleurs largement exposés à travers un document remis par les professionnels de cette importante branche de l’économie nationale à la ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Naha Mint Mouknass.Quelques chiffres illustrent la léthargie dans laquelle se trouve le secteur. Ainsi, ce ne sont pas moins de 15 compagnies nationales et 3 courtiers étrangers représentant des sociétés françaises qui se partagent le marché. Le chiffre d’affaires global de ce dernier est compris entre 4,7 milliards d’ouguiyas (13 millions de dollars, suivant une hypothèse basse) et 7 milliards d’ouguiyas (20 millions de dollars, suivant une hypothèse hausse). Ces estimations s'expliquent par le fait que certaines compagnies auraient tendance à minimiser leur chiffre d’affaires pour «adoucir» leurs obligations fiscales.A cela s’ajoute le fait que des secteurs fondamentaux de l’économie mauritanienne, tels que la pêche et l’agriculture, ne sont pas couverts par le champ de l’assurance. De même, les risques pétrole, énergie et gaz ne sont pas assurés au niveau national.Outre l’exiguïté du marché, celui-ci se caractérise également par la faiblesse de la capacité de rétention, car les primes qui restent sur place, soit par l’intermédiaire de la coassurance (partage horizontal des risques et des primes entre compagnies nationales) sont presque nulles. Un constat imputable à l’absence au niveau national d’une société de réassurance. Par ailleurs, le marché mauritanien est marqué par «une sinistralité élevée dans la branche automobile» toujours déficitaire, comme un peu partout dans le monde.Une réalité liée à l’état des routes, un parc automobile vétuste, l’indiscipline des conducteurs... Le corollaire est la faiblesse des autres branches (l’assurance vie et maladie ne représentent que 5% du marché national).Ce chapelet de tares continue à s’égrenner avec le constat d’un déficit en matière de ressources humaines (déficit d’expertise), le faible niveau des indemnisations au profit des victimes d’accidents ou leurs ayants droit, la multiplication des litiges et contentieux, etc.Enfin, les assureurs courent toujours derrière la reconnaissance de leur association créée depuis plus de 3 ans.
Le 03/06/2016 à 13h58