Les «mauvais» payeurs dans le viseur de la CDD

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Le 18/07/2016 à 12h45

La Caisse dépôt et de développement (CDD) de Mauritanie a décidé de poursuivre ses débiteurs pour tous les prêts consentis dans le cadre de la filière agricole. Plusieurs débiteurs ont déjà été entendus par la Brigade de la gendarmerie de Rosso.

Quelques jours après la visite du président Mohamed Ould Abdel Aziz à Rosso (ville située à 200 km au Sud de Nouakchott), à l’occasion du lancement de la campagne agricole 2016-2017, au cours de laquelle il a rencontré les opérateurs de la filière agricole, la Caisse de dépôts et de développement (CDD) décide de sévir contre les mauvais payeurs de la région.Au cours de cette entrevue, le chef de l’Etat avait révélé que 88% des crédits consentis par la CDD depuis 2012 ont été recouvrés. Toutefois, une enveloppe de 120 millions d’ouguiyas, soit un peu moins de 350.000 dollars, reste encore entre les mains de quelques débiteurs «de mauvaise foi».Un montant «qui doit absolument être remboursé, car la Caisse de dépôt et de développement ne sera jamais sacrifiée sur l’autel de la gabegie, à l’image des défuntes institutions financières, telles l’Union nationale des coopératives agricoles de Mauritanie (UNCACEM) et l’Union des banques de développement (UBD)», avait souligné le président.Après avoir distribué à tour de bras des prêts dans des conditions nébuleuses, suivant des critères tribaux et de clientélisme politique, et avec une absence de garanties et sûretés pour le remboursement, ces institutions dédiées au financement de la filière agricole sont tombée en faillite à partir de la fin des années 1980.Du coup, la CDD semble appliquer à la lettre l’option déclinée par Mohamed Ould Abdel Aziz devant les acteurs de la filière agricole à Rosso.Cette démarche est vivement dénoncée, dans le milieu des opérateurs concernés par les impayées, comme «un acte d’intimidation». La CDD est une institution à capitaux publics créée en 2011. Elle réalise des investissements à court, moyen et long termes.Sa mission est de recevoir des fonds du public, incluant les organismes, institutions et établissements publics, gérer les dépôts des clients, octroyer des crédits notamment, développer le microcrédit dans les secteurs non couverts par des organismes publics ou privés, octroyer des garanties aux bailleurs de fonds sur certains projets identifiés, emprunter sur les marchés et prendre des mesures de couverture des risques.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/07/2016 à 12h45