Mauritanie: 10,4 milliards d'ouguiyas du Fonds saoudien pour l'agriculture irriguée

Le 18/07/2017 à 07h49

Le Fonds saoudien finance l'agriculture irriguée dans le sud mauritanien avec une enveloppe de 10,40 milliards d'ouguiyas (16 millions d'euros). Ce prêt va contribuer à la réalisation d'un projet d'aménagement de 3.500 hectares sur le lac Rkiz, dont le coup d'envoi a été donné ce lundi.

3.500 hectares de terres situés dans le bassin Est du lac Rkiz (sud-ouest de la Mauritanie) vont être aménagés dans le cadre d’un projet gouvernemental financé à hauteur de 10,4 milliards d’ouguiyas par le Fonds saoudien Il s'agit d'un prêt remboursable sur une période de 25 ans, avec un délai de grâce de 5 ans.

Le coup d'envoi des travaux a été donné lundi, dans le cadre du lancement de la campagne agricole 2017-2018, en présence du président Mohamed Ould Abdel Aziz, de plusieurs membres du gouvernement et hauts responsables.

Ce projet, réalisable sur une période de 5 ans, rentre dans le cadre des efforts du gouvernement visant à permettre à la Mauritanie d’atteindre l’objectif d’autosuffisance alimentaire.

A un niveau plus réduit, le nouvel aménagement vise «à permettre aux populations rurales de tirer profit des ressources nationales, lutter contre la pauvreté dans les milieux les plus vulnérables et créer des opportunités d’emplois dans le secteur agricole en vue de contribuer à la résorption de l’épineuse question du chômage», selon un document officiel.

«En plus de l’aménagement de 3.500 hectares sur le versant Est du lac Rkiz, ce financement va également permettre la réalisation de 2.200 hectares et la réhabilitation de 1.000 hectares au niveau du bassin ouest», selon les autorités gouvernementales.

Le Lac Rkiz est une partie intégrante du sud-ouest mauritanien, carrefour historique entre la Mauritanie et le Sénégal, occupant une place privilégiée dans la zone sahélo saharienne par la richesse de son milieu humain et l’intensité des échanges qui s’y effectuent. Cette zone est un lieu de brassage des différentes comunautés mauritaniennes.

Mais au-delà de cette image de carte postale, une partie de la population nourrit la crainte d’une accélération du processus d’accaparement des terres traditionnelles et d’expropriation au détriment des propriétaires fonciers historiques et au profit d'hommes d'affaires. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/07/2017 à 07h49