La Mauritanie face à son plus grave déficit pluviométrique connu depuis plusieurs dizaines d’années.
Kane Aliou, coordinateur du Projet de renforcement de la résilience de l’économie familiale (PREF), livre ici le compte rendu d’une mission effectuée dans les 7 régions agropastorales du pays. Le constat renvoie «à une situation alarmante du point de vue des pâturages».
Il interpelle le gouvernement sur «la nécessité d’un plan d’urgence» pour faire face aux difficultés qui s’annoncent.
Parlant de la mise sur pied d’un comité interministériel, il se réjouit du fait que les pouvoirs publics semblent effectivement avoir pris la juste mesure de la réalité et préparent une réponse.
Lire aussi : Mauritanie: éleveurs transhumants d’Afrique de l’ouest en conclave à Abidjan
Pour sa part, Hacen Ould Taleb, président du Groupement national des associations de coopératives agro-sylvo-pastorales (GANAP) évoque «le plus grand déficit pluviométrique depuis plusieurs dizaines d’années, avec une très mauvaise répartition des pluies».
Il parle du concept «d’avortement de la terre» c’est-à-dire «des pluies précoces suivies d’un arrêt relativement long ayant pour conséquence de sécher les pousses avant maturité. Ce qui anéantit les semences».
Le président du GANAP évoque au passage les quelques pluies tardives tombées au cours de la nuit de dimanche à lundi dans certaines régions, notamment au Sud.
Il rappelle que la «Mauritanie est un pays de type pastoral», selon le constat pertinent établi par les premiers explorateurs français. Le président du GANAP interpelle par la suite le gouvernement «sur la nécessité d’un plan d’urgence» et même au-delà «d’un fonds permanent» pour faire face aux crises.
Lire aussi : Vidéo. Mauritanie: le grand paradoxe du secteur de l'élevage
Il faut souligner que l'heure est grave pour la Mauritanie qui dispose de 3,4 millions de bovins, 3,1 millions de camelins, 23 millions de petits ruminants.
C'est un secteur qui pèse dans l'économie du pays. Les activités d’élevage représentent 28% du Produit intérieur brut (PIB), rappelle Hacen Ould Taleb, se référant à un rapport de la Banque Mondiale (BM). En plus, ce secteur offre également 252.000 emplois aux bergers et sous bergers, aux employés des rares unités de transformation de lait et surtout des abattoirs.
Enfin, grâce à la zakat, un des piliers de l’Islam, les éleveurs mauritaniens reversent annuellement plus de 4 milliards d’ouguiyas aux pauvres.