Les bouchers de Nouakchott observent une grève en signe de protestation contre un certain nombre de mesures prises «unilatéralement» par les autorités. Ce mouvement est à l’origine d’une explosion du prix de la viande de toutes les catégories de bétail sur le marché de la capitale mauritanienne.
«Les bouchers protestent contre la décision des autorités de les faire déguerpir de lieux non aménagés, alors qu’ils ont investi toute leur maigre fortune pour viabiliser les endroits qui leur servent actuellement d’abattoir. Par ailleurs, ils désapprouvent l’application de nouvelles taxes: une taxe journalière de 10 nouvelles ouguiyas pour tout le bétail de toute catégorie, du plus petit mouton au chameau et une hausse de la taxe sur les véhicules conduisant les animaux à l’abattoir, qui passe de 150 nouvelles ouguiyas à 2800 nouvelles ouguiyas», explique Abdallahi Ould Mohamed, dit Naha, secrétaire général de la Centrale générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM), une des plus importantes centrales syndicales du pays.
Sous l’effet du mouvement des bouchers, le prix de la viande a pris l’ascenseur, selon de nombreux témoignages concordants: pour le bœuf, le prix du kilo est passé de 140 à 200 nouvelles ouguiyas. Le mouton est passé de 200 à 250 nouvelles ouguiyas, et le chameau de 150 à 200 nouvelles ouguiyas. Les grévistes réclament l’ouverture de négociations avec les autorités, alors que celles-ci exigent le déménagement d’abord et le dialogue éventuellement.
Une délégation du Forum national pour la démocratie et l’unité, membre de l'opposition, conduite par son président en exercice, Mohamed Ould Maouloud, par ailleurs leader de l’Union des forces de progrès, s’est solidarisée avec les grévistes dimanche.