Les populations de Nouakchott sont confrontées à une pénurie du gaz butane à usage domestique qui fait monter les prix de façon vertigineuse.
Ainsi, la bonbonne de 12 kilogrammes (B12) qui se vendait à 300 nouvelles ouguiyas (7,15 euros) est proposée à 600 nouvelles ouguiyas, selon plusieurs témoignages recueillis lundi soir et mardi matin. La plus petite bouteille de gaz coûte 100 nouvelles ouguiyas. Le constat relatif au doublement des prix est valable pour les catégories de bonbonnes B6 et B3.
Mariam S., qui habite un quartier résidentiel, fulmine de colère: "il y a quelques jours, j’ai payé une bonbonne de gaz butane à 160 nouvelles ouguiyas, aujourd’hui le boutiquier du coin demande 320 nouvelles ouguiyas pour la même bonbonne".
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Et le problème est que les Nouakcottois n'ont plus de choix. Le gaz est devenu incontournable, le charbon de bois ayant quasiment disparu dans plusieurs quartiers de la capitale.
Spéculateurs dans l’âme, les demi-grossistes et détaillants mauritaniens profitent de la situation. Ils "tapent" sur des populations déjà fortement éprouvées par une crise ambiante et des conditions de vie plus en plus difficiles à cause de la hausse des prix générée par l'arrivée de la nouvelle monnaie, déplore un activiste de la société civile.
Mais comment se fait-il qu'on manque à ce point de gaz à Nouakchott? Les explications varient. Pour certains, la demande a été plus forte sur une durée plus longue que prévu, ce qui aurait fini par provoquer une rupture de stock.
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D'autres avancent que la mer, en furie depuis 3 semaines, empêche les bateaux d’accoster au port de Nouakchott. Du coup, le marché ne serait plus approvisionné en gaz. Selon ces sources, la situation risque de s'empirer, car si le temps ne se calme pas d'ici quelques jours, il y aura épuisement des stocks.
Le cas échéant, d'autres produits pourraient venir à manquer, comme le gasoil, l'essence... C'est en tout cas la crainte exprimée par de nombreux observateurs.
Plusieurs sources affirment que éviter la pénurie totale, plusieurs camions partis de Dakar, la capitale sénégalaise, et chargés de gaz butane domestique font actuellement route vers Nouakchott.
Toutefois, ce mardi à la mi-journée, le temps était à l'accalmie, permettant à certains bateaux d'accoster au Port autonome de Nouakchott (PANA), appelé aussi "Port de l’amitié".
Rappelons que la Mauritanie est approvisionnée en gaz butane par Géo Gaz, un trader qui revend aux entreprises locales parmi lesquelles la Société mauritanienne de gaz (Somogaz, entreprise publique) et à des opérateurs privés.