Les recettes des ressources halieutiques en Mauritanie ont enregistré une hausse constante au cours des 10 dernières années, selon une révélation faite hier, mardi, par le ministre de la Pêche et de l’économie maritime, Yahya ould Abd Dayem, qui s’exprimait à Nouadhibou (Nord) en marge du 9e Groupe de travail pour l’évaluation des stocks marins et la gestion des captures, dans la Zone économique exclusive (ZEE) mauritanienne.
Cette manifestation est organisée tous les 4 ans par l’Institut mauritanien de recherches océanographiques et des pêches (IMROP).
Ainsi pendant la période 2008-2018, la valeur des exportations de poissons est passée de 350 millions de dollars à près d’un milliard de dollars. Durant la même période, le nombre d'emplois directs créés par le secteur de la pêche est passé de 34.000 à 60.000 postes.
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S’agissant du volume des captures débarquées sur place, qui constitue un indicateur de l’intégration progressive du secteur dans le tissu économique national, celui-ci est passé de 300.000 tonnes à près de 700.000 tonnes, durant cette période.
«Tout cela a été rendue possible grâce à une stratégie nationale efficiente et une approche adaptée», a expliqué le ministre mauritanien de la Pêche.
Evoquant les défis qui restent à relever dans la poursuite d’une exploitation durable des ressources halieutiques, Yahya Ould Abd Dayem a en outre évoqué «les changements climatiques, l’exploitation du pétrole et du gaz offshore, des activités à concilier avec la pêche et toutes les autres utilisations du littoral».
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Mais en dehors du cercle des officiels et des discours convenus, certains professionnels du secteur déplorent régulièrement les difficultés auxquels fait face la pêche, à l’image d’un document publié par un expert de ce secteur, Sidi Mohamed ould Mohamed Cheikh, en mars 2018.
Celui-ci note dans ce document qu’en dépit des efforts fournis par les autorités au cours des dernières années, «les résultats sont en deçà des potentialités. Le segment artisanal et côtier souffre encore d’une anarchie chronique, d’un désordre total et d’une insécurité gênante. Il s’agit de l’absence de maîtrise des données de production, des ventes, de l’hygiène, de sécurité maritime, qui handicapent l’intégration effective du secteur à l’économie nationale».
En Mauritanie, pays doté de 700 kilomètres de côtes, réputées hautement poissonneuses, on dénombre une flotte de 7.000 pirogues, 150 navires côtiers, avec une production annuelle globale de plus de 400.000 tonnes de différentes espèces.