Après l’annonce par le gouvernement de la création d'un Conseil Supérieur de l’Investissement (CSI), les ministres réunis en conseil de gouvernement ont validé un projet de décret fixant «la composition, les objectifs et le fonctionnement d’un comité interministériel pour l’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement».
Les membres de ce comité auront «pour principales missions d’identifier et piloter la mise en œuvre des actions visant la promotion de l’investissement et des réformes portant sur le climat des affaires».
Ce comité est composé de fonctionnaires de l'administration publique et de chefs d'entreprises, tous impliqués dans ce processus visant à améliorer la compétitivité de l'économie mauritanienne.
Dans une allocution prononcée voici tout juste une semaine, à l’occasion de la cérémonie de clôture d’une session de formation pour arbitres et médiateurs destinés au renforcement de la justice commerciale, Laurent Msellati, représentant à Nouakchott de la Banque Mondiale, avait alerté les membres du gouvernement mauritanien sur la nécessité d'adopter dans les plus brefs délais une feuille de route pour l’amélioration du climat des affaires, dans le but d'éviter que l'économie du pays ne subisse un recul dans le classement Doing Business établi chaque année par cette institution.
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Pour atteindre cet objectif, dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP), référentiel des politiques publiques pour les prochaines années, le gouvernement mauritanien doit entreprendre un certains nombre de mesures.
Les actions envisagées portent, entre autres, sur l'instauration d'un guichet unique dédié à la création des entreprises, la réduction de la fréquence et de la durée des coupures d’électricité, l'opérationnalisation du Guichet unique du permis de construire (GUPC), l'adoption des décrets d’applications du Code des Droits Réels (CDE), la mise à la disposition du public de l’accès aux plans cadastraux, la réduction des délais ainsi que des coûts des opérations d’importation et d’exportation des marchandises, et renfin la réforme des règles concurrentielles afin d'instaurer les conditions propices à un concurrence équitable.
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Par ailleurs, le gouvernement doit oeuvrer à rendre opérationnel le registre du crédit immobilier, permettre la déclaration en ligne des impôts, numériser les décisions prises par les différents tribunaux commerciaux du pays (tribunaux de commerce, cours d’appel et cour suprême), réformer les procédures relatives à l’insolvabilité, numériser l'inscription au Registre du Commerce (RC).
Entre autres mesures que devra mettre en place le gouvernement, l'instauration d'un Registre de Commerce Central (RCC), ainsi et encourager les femmes, par des mesures appropriées, à accéder à l'entrepreneuriat.
En outre, la Banque Mondiale recommande que le rôle des femmes dans la société soit redéfini par un cadre législatif qui leur permettrait plus d'autonomisation et d'accéder ainsi au marché du travail.
Dans le classement Doing Business qu'établit annuellement la Banque Mondiale, la Mauritanie a pu, en l'espace de quelques années, nettement améliorer son classement, mais le pays accuse un recul pour l'année 2019, lequel, faute de réformes, pourrait s'accentuer.