Le feuilleton de «la guerre» de la présidence de Mohamed Cheikh el-Ghazouani avec son prédécesseur et ami de 40 ans, Mohamed ould Abdel Aziz (2008-2019), continue de dérouler ses multiples épisodes devant des opinions mauritanienne et internationale qui comptent les coups.
Dernier en date, la police a fermé, l’après-midi du mercredi 12 août, le siège du Parti unioniste, démocratique et socialiste (PUDS), un parti issu du courant baathiste, nationaliste arabe. Les forces de l’ordre ont procédé à l’interpellation d’un notaire accusé d’avoir légalisé une opération à travers laquelle les fidèles de l’ancien chef de l’Etat avaient réalisé une véritable OPA sur cette formation, en prenant le contrôle de toutes les instances.
Ainsi, à la faveur de cette évolution, Seydina Ali Mohamed Khouna, ancien ministre, était devenu le secrétaire général de la formation, juste après l’avoir rallié avec de nombreuses personnalités proches de l’ex-président, arrivées avec armes et bagages.
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Par cette opération, Mohamed ould Abdel Aziz entendait marquer son retour sur la scène politique dans un contexte très particulier.
Du côté de l’administration, on juge «illégale la tenue du congrès du parti et les changements intervenus au sein des instances dirigeantes. Toutes les décisions prises au cours de cette réunion l’ont été en violation flagrante de la loi» estime le ministère de l’Intérieur.
Au cours des dernières heures, des rumeurs ont fait état du «retour imminent» sur la scène de l’ancien président, à la faveur «du rachat» du récépissé du PUDS.
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Commentant l’incident de mercredi, Hacen Lobatt, célèbre blogueur et activiste, écrit sur sa page Facebook: «celui qui achète aujourd’hui un parti politique, achètera sans doute demain un chef de bureau. L’argent n’achète pas tout, et l’Etat ne doit pas laisser faire».
Ces développements se déroulent quelques jours après la transmission à la justice d’un rapport d’enquête parlementaire dénonçant «la corruption» sous Mohamed ould Abdel Aziz.
Une affaire face à laquelle l’ancien président de la République a choisi de mener le combat sur le terrain politique, en mobilisant ses derniers fidèles dans un cadre formel, capable de couvrir d'une forte clameur le futur travail des juges, qu'il veut assimiler «à un vulgaire règlement de comptes politiques».