Mauritanie: après la ruée vers l'or, voici pourquoi les autorités formalisent aujourd'hui l’activité d'orpaillage

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Le 04/11/2020 à 10h56, mis à jour le 04/11/2020 à 16h48

Pratiqué dans le pays depuis 2016, après une subite ruée vers des sites localisés au nord du pays, l’orpaillage traditionnel est devenu progressivement une activité occupant des milliers de Mauritaniens. Les orpailleurs ont d'ailleurs pu vendre plusieurs tonnes d'or cette année.

Le gouvernement mauritanien a décidé de la création d'une société publique, "Maaden", dans le Tiris Zemmour, une région où les orpailleurs tentent d'extraire de l'or, et qui sera en charge de la gestion de tout le processus de production d'or par les orpailleurs. 

Cette nouvelle entreprise a ainsi pour principale mission d'offrir des autorisations aux dépositaires des unités de traitement de l'or des orpailleurs, à Nouadhibou et à Zouerate, où se concentre l'essentiel de leur activité. 

La Mauritanie dispose en effet de réserves en or évaluées à 25 millions d’onces de ce précieux métal. A côté de l'exploitation moderne à travers des filiales de multinationales, l'activité d'orpaillage est autorisée en Mauritanie depuis quatre ans. 

Une situation qui avait entraîné une véritable ruée vers l'or dans le pays. Et du fait des quantités importantes d'or trouvées par les orpailleurs, les autorités mauritaniennes ont décidé de mieux encadrer et formaliser les activités d'orpaillage, qui auraient généré environ 5 tonnes d'or cette année.

Avec la création de cette structure, l'objectif de l’Etat est de faire face à la ruée des Mauritaniens vers l’or. En effet, ils sont environ 20.000 Mauritaniens à s’être désormais inscrits pour demander une licence d’exploitation d’or.

A travers cette organisation de l’orpaillage, l’Etat vise aussi à protéger les domaines accordés par licences à des sociétés privées, notamment des multinationales, vers lesquels les orpailleurs ont tendance à s’approcher.

Pour les orpailleurs qui ne respectent la règlementation, ceux-ci risquent des sanctions sous forme de confiscation de leur matériel de détection, des amendes voire des peines d’emprisonnement.

A ce titre, l'entreprise a déjà mis au point «une étude définissant les problématiques, identifiant les défis et proposant des solutions concrètes, en plus des visites sur les 11 sites d’exploitation et des rencontres de concertations avec les partenaires, sur un éventuel recensement de tous ceux qui s’activement dans l’extraction de l’or sur leur lieu de travail», indique Hamoud ould Mahaimed, directeur général de Maaden.

Pour sa part, le ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines, Abdessalam ould Mohamed Saleh, explique que la création de Maaden découle de la volonté de mettre en œuvre «une approche participative impliquant tous les intervenants dans les différentes phases de l’activité d’orpaillage, conception, planification et exécution, dans le but de mieux servir la patrie et de définir de nouvelles bases pour les liens entre les autorités, les investisseurs et les citoyens de manière générale. Ces rencontres participatives et l’approche consultative ont permis de définir la catégorie A dans la région de Nouadhibou. Avec cette même approche, d’autres zones ciblées et la même catégorie sera définie dans la région de Zouerate». 

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 04/11/2020 à 10h56, mis à jour le 04/11/2020 à 16h48