Dans le contexte de la crise due au Covid-19, la forte hausse du prix de denrées de première nécessité, constatée depuis plusieurs semaines sur les marchés mauritaniens, et qui touche aussi bien les marchandises iomportées que des produits locaux, impacte surtout le budget des familles dans les quartiers populaires.
Dans les marchés du pays, les consommateurs mauritaniens s'interrogent: cette hausse des prix serait-elle la conséquence de la hausse des pensions de retraite, du traitement du personnel de santé et de l’enseignement, annoncée par le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, lors de son message adressé à la nation du 28 novembre 2020?
Cette hausse des prix est jugée si inquiétante que Naha Mint Hamdi, ministre du Commerce, est intervenue dans les médias, afin de rassurer les consommateurs mauritaniens: "le gouvernement a décidé d’intervenir à certains niveaux pour circonscrire ces hausses. Le ministère a mobilisé d’urgence des équipes de contrôle et de suivi, au sein des directions concernées, afin de faire l’état des lieux. Nous avons conclu avec les importateurs des prix consensuels exécutoires pour tous les fournisseurs qui seront soumis à des pénalités en cas d’infraction, pour l’huile, le sucre, le blé et le riz local".
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Mais pour le moment, les consommateurs dans le pays ne peuvent que constater cette flamblée des prix qui retentit sur leur budget, sans y trouver d'explication, comme en témoignent aussi bien les commerçants que les clients venus s'approvisionner au marché de "la Mosquée Marocaine", à Nouakchott, hier matin, lundi 25 janvier 2021.
Ahmed Taleb, commerçant dans ce lieu, cite les nombreuses denrées touchées par cette forte augmentation: lait, huile, riz importé, mais aussi cultivé localement, dont le coût du sac est passe de 600 ouguiyas à 900 ouguiyas.
Une situation qu'il subit et dont il ne rejette pas la faute sur les intermédiaires qui l'approvisionnent, aussi bien les grossistes que les semi-grossistes. Ceux-ci, à l'en croire, sont contraints de suivent une tendance totalement "indépendante de leur volonté, car [ils n'ont] aucun intérêt particulier à "taper" sur le pouvoir d’achat des populations", explique-t-il.
Venue faire son marché, Arwa Touré, femme au foyer, énumère avec amertume la longue liste des produits dont les prix ont fortement augmenté ces derniers jours, et finit par lancer un appel à l’aide aux autorités.
Fah ould Beye, vendeur de légumes, soutient que même les prix de certains produits maraîchers venus du Maroc ont été touchés par cette hausse.
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Cependant, ce grossiste marocain, que Le360 Afrique a rencontré à Nouakchott, n'est pas d'accord, et affirme, quant à lui, que les fruits et légumes importés du Maroc n’ont connu aucune hausse ces dernières semaines.
Certes, reconnaît-il, les Mauritaniens ont pu constater que le prix des poivrons avait quelque peu augmenté, mais il insiste sur le fait que le "marché est bien approvisionné" en denrées marocaines, et que "tout est normal".
La question de cette inquiétante hausse des prix, qui préoccupe les consommateurs mauritaniens, a été évoquée en Conseil des ministres pas plus tard qu'hier, lundi 25 janvier 2021. Un comité interministériel a été désigné, et ses membres ont actuellement pour mission d'enquêter sur cette situation.