Cette région de l’extrême sud-ouest de la Mauritanie est considérée comme le grenier du pays avec 28.000 hectares mis en valeur. Un statut que le Trarza doit essentiellement à la commune de Tekane du fait de ses 15.000 hectares cultivés, qui représentent la moitié des terres exploitées.
Ici, malgré la méfiance dictée par l’histoire, les populations qui travaillent dur dans les périmètres, veulent croire au changement de paradigme dans la distribution et la gestion de la propriété foncière agricole, ce qui pourrait mettre fin aux conflits récurrents des expropriations.
«Je suis dans la production et la vente de riz local depuis 2012. Avant, on était confronté à de nombreux problèmes par rapport à l’irrigation, à la disponibilité du gasoil… Mais aujourd’hui, l’espoir commence à renaître grâce notamment à l’électrification qui permet le pompage de l’eau, élément essentiel pour la pratique de l’agriculture. Cette évolution est une première étape et nous sommes très contents. Cependant, nous avons besoin de sessions de formation pour le renforcement des capacités des acteurs de la filière riz», explique Berdiss Mohamed, productrice de riz.
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Pour sa part, Ousmane ould Bilal, travailleur agricole, déclare «je travaille sur le terrain des périmètres de riz depuis des années. Les conditions d’exécution de nos différentes taches sont difficiles. Les intrants et le gasoil coûtent chers. Nous demandons au président de la République et à l’Etat de nous donner les moyens nécessaires à l’amélioration de nos conditions de travail».
Cyré Kane, maire de la commune de Tekane, met en évidence le potentiel de celle-ci et exprime son espoir au sujet de la nouvelle politique agricole, annoncée par le gouvernement, «notre commune est totalement agro-pastorale, avec des méthodes traditionnelles dans le passé, complètement modernisée aujourd’hui. Les populations pratiquent également l’élevage et la pêche, mais le volet agricole reste largement dominant. Ici, dans le Trarza, il y a 15.000 hectares emblavés parmi lesquels 4.000 sont la propriété des coopératives, c'est-à-dire des communautés, constituées de 65 villages. Les autres 11.000 hectares sont détenus par des privés. Ainsi, sur les 30.000 hectares exploités, la moitié se trouve dans notre commune».
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Tekane est le véritable grenier du Trarza, région agricole par excellence de la Mauritanie. «Nous sommes heureux d’entendre les autorités parler de nouvelles perspectives. Maintenant, les agriculteurs commencent à respirer, à apercevoir le bout du tunnel, car avant il y a avait trop de problèmes. Les autochtones, véritables héritiers des terres, accueillent avec espoir la nouvelle approche préconisée par le gouvernement dans une perspective d’organisation du droit de propriété». Le fait d’écouter les populations, de prendre en compte leur avis, commence à apaiser une situation qui était très tendue, même si elle ne s’est pas totalement dissipée.
La nouvelle politique annoncée par le gouvernement explique le fait que les populations se sont mobilisées pour accueillir le président de la République et exprimer leur satisfaction.