Les procédures judiciaires à l’encontre des journalistes de la presse indépendante se multiplient. Dernière en date, la convocation de Moussa Samba Sy (Le Quotidien de Nouakchott), Jedna Deida (Mauriweb), Eby Ould Mohamed Bouna (Atlas Info) et Babacar Baye N’Diaye (Cridem), le lundi 25 janvier, par le procureur de la ville de Nouadhibou, ville située à plus de 450 km de Nouakchott, après une plainte pour l’acharnement contre la SNIM et atteinte à l’image de son Administrateur directeur général, Mohamed Abdallahi ould Ouada.A titre d’exemple, Moussa Samba Sy, patron de «Mauriweb», Directeur de publication du «Quotidien de Nouakchott» et président du Rassemblement des éditeurs de Mauritanie, explique que l’entreprise minière nationale reproche à son site un article traitant de la cession de ses actifs à l’image de la compagnie d’assurances «Daman» comme une démarche de nature «à ébranler» la confiance des partenaires et des investisseurs.Une citation directe a été adressée aux responsables des 4 sites. Et en guise de réparation du «préjudice» subi, la SNIM réclame aux organes de presse collectivement et solidairement une véritable fortune : 2 milliards d’ouguiyas, soit environ 6,6 millions de dollars.Pour sa part, auditionné en qualité de Directeur de publication de «Cridem», Babacar Baye NDiaye précise que «sur ordre du tribunal, nous avons été entendus ce matin par le Commissariat de police judiciaire de Nouadhibou. La SNIM nous reproche d’avoir mis en ligne une série d’articles édités par différents organes de presse et qui auraient porté un coup à l’image de l’entreprise et de l’Administrateur directeur général. Ce qui aurait également eu une incidence négative au niveau des rapports avec certains partenaires dans le domaine de l’investissement».En tout cas, cette affaire intervient dans un contexte difficile pour la SNIM durement affectée par la chute des cours du fer qui ont atteint un niveau plancher réduisant drastiquement les revenus de la première entreprise mauritanienne.
Le 26/01/2016 à 10h55