Mauritanie: un prêt de 50 millions de dollars pour le port de Nouadhibou

Le prêt devrait servir au renforcement des capacités du port minéralier de Nouadhibou.

Le prêt devrait servir au renforcement des capacités du port minéralier de Nouadhibou.

Le 24/11/2017 à 10h56

La Banque africaine de développement (BAD) a consenti un prêt de 50 millions de dollars au profit de la Société nationale industrielle (SNIM) de Mauritanie, des ressources qui vont servir au renforcement des capacités du port minéralier de Nouadhibou.

Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 50 millions de dollars au profit de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) de Mauritanie, à l’issue d’une réunion tenue à Abidjan le mercredi 22 novembre.

Ce prêt, accordé sur le guichet secteur privé de l’institution panafricaine, vise «à améliorer la compétitivité» du port minéralier de Nouadhibou, la plus importante entreprise publique et deuxième employeur du pays après l’Eta, avec un contingent de 6400 employés.

Ces ressources vont permettre «l’approfondissement et l’élargissement d’un chenal d’accès de 25 kilomètres au port minéralier de Nouadhibou», capitale économique du pays.

La réalisation du dragage du chenal a notamment pour objectif «de permettre à la SNIM d’augmenter ses exportations de minerais de fer à travers le renforcement des infrastructures portuaires qui, à terme, seront en mesure d’accueillir des navires d’une capacité allant jusqu’à 250.000 tonnes, contre un maximum de 150.000 tonnes actuellement».

Ce projet cadre parfaitement avec deux des cinq priorités stratégiques de la BAD, à savoir «industrialiser l’Afrique par le renforcement de l’intégration du secteur minier mauritanien dans les chaînes de valeur mondiales et intégrer l’Afrique grâce à des infrastructures portuaires capables d’accompagner la croissance du trafic maritime intra-africain».

Par ailleurs, au plan interne, le projet de dragage du port minéralier de Nouadhibou répond parfaitement à une priorité gouvernementale visant «à appuyer davantage le secteur minier, stratégique pour l’économie nationale».

Ainsi, d’importantes retombées sont attendues de ce projet: 380 millions de dollars à terme, une économie nationale plus résiliente et moins vulnérable aux chocs extérieurs, comme la fluctuation des cours mondiaux du minerai de fer et le renforcement de la contribution du secteur minier à la dynamique de croissance de l’économie mauritanienne.

Le coût de ce projet s'élève à 110 millions de dollars us. Il est cofinancé par la Banque européenne d’investissement (BEI) pour 55 millions de dollars et la SNIM pour 5 millions de dollars. La Mauritanie tire un tiers de ses ressources budgétaires de l’exportation du minerai de fer brut et la SNIM contribue pour 6,1% au Produit intérieur brut (PIB).

A ce jour, le groupe de la BAD a financé 77 opérations en Mauritanie, pour une enveloppe globale de 790 millions de dollars, dont 43% de prêts sur le guichet BAD, 55% de prêts et dons du Fonds africain de développement et 2% de prêts et dons du Fonds spécial du Nigeria.

L’industrie et l’exploitation minière ont représenté 40% des prêts de la BAD au profit de la Mauritanie, suivies par les infrastructures (eau, énergie et transports) à hauteur de 20%, les secteurs sociaux (éducation et santé) à hauteur de 13,3%, le secteur agricole à hauteur de 11,4% et le secteur financier à hauteur de 4,3%.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/11/2017 à 10h56