Incarcérés à titre préventif dans une prison de Nouakchott jeudi après midi à la suite d’une plainte de Bedr Ould Abdel Aziz, fils du président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, les deux journalistes ont retrouvé la liberté vendredi. La mise en liberté provisoire des deux journalistes est intervenue après un sit-in devant la prison centrale et une marche vers le ministère de la Justice des dizaines de journalistes mauritaniens.Il est reproché à Jeidna Deida, directeur de publication du site d’informations en ligne «Mauriweb», un article rapportant un incident intervenu dans un ranch présidentiel situé au nord de Nouakchott, et dans lequel il accuse le plaignant d’avoir tiré à balles réelles sur un berger travaillant dans la ferme du président. Un article qualifié de «diffamatoire et infondé» par l’avocat du plaignant.L’article incriminé fait suite à une hospitalisation «suspecte» à l’hopital militaire de Nouakchott d’un individu en service dans le ranch présidentiel au niveau.Quant au webmaster de cridem.org, il est accusé de complicité pour avoir repris le même article sur le site francophone le plus fréquenté des internautes mauritaniens.Après leur arrestation le jeudi, une centaine d’individus issus des organisations de presse, de la société civile et des personnalités indépendantes, ont participé vendredi matin à une manifestation de protestation dont le cortège s’est formé devant la prison ou étaient détenus les deux journalistes.Les manifestants se sont par la suite rendus devant le Palais de justice de Nouakchott, le ministère de la Justice et le ministère chargé des Relations avec le parlement et la société civile.Ils ont dénoncé «le placement en détention préventive des 2 journalistes comme un acte d’intimidation et une grave atteinte au principe de liberté de la presse».En Mauritanie, les infractions dans l’exercice des métiers de la presse ont fait l’objet d’une dépénalisation en 2006, dans la foulée d’une vague de réformes conduites par le régime transitoire de 2005-2007. Celles-ci ont également mis fin à l’obligation de dépôt légal auprès des services du ministère de l’Intérieur, poussant dame censure à rengainer ses ciseaux.Pour des cas de diffamation par voie de presse, la loi prévoit notamment des amendes suivant la gravité des faits.
Le 08/04/2016 à 18h54