Plusieurs organisations issues du monde des médias dénoncent l’attitude du Comité de gestion de l’aide publique à la presse privée, dans une déclaration rendue publique mercredi.
Le Syndicat des journalistes de Mauritanie (CJM), l’Union des journalistes de Mauritanie (UJM), le Réseau des femmes journalistes de Mauritanie (RFJM), le Regroupement des éditeurs de la presse (REPP) dénoncent «le chantage, l’intimidation des journalistes et la violation de la liberté de la presse» de la part de cette structure. Celle-ci est accusée notamment de créer «obstacles et restrictions» en vue de priver plusieurs organes éligibles au fonds, en ne sélectionnant les bénéficiaires que sur l’unique critère «de la docilité» vis-à-vis du pouvoir.
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Cette déclaration est une réaction à un communiqué du Comité de gestion du fonds d’aide publique à la presse privée, menaçant d’exclure des rangs des bénéficiaires «tous les organes coupables de diffamation envers le président de la République, le gouvernement, la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) et le Comité de gestion du fonds».
Dans le milieu des médias, on laisse entendre que l’appréciation du caractère diffamatoire, ou non, d’un article, ne saurait relever de la compétence d’un comité chargé de la gestion et de la distribution d’un fonds.
Le Fonds d’aide publique à la presse privée en Mauritanie, consenti annuellement, est constitué par une enveloppe de 200 millions d’ouguiyas (soit un peu moins de 600.000 dollars us). Une «véritable misère» selon les éditeurs de la presse privée. Ces ressources sont réparties entre un grand nombre de journaux papiers, dont certains ayant rendu l’âme depuis des années, ressuscités pour la circonstance, 5 chaînes de radio, 5 chaînes de télévision (privées de signal depuis plus d’un mois) et au moins 1500 sites d’information en ligne.
Le timing de la sortie du Comité, intervenu moins de 2 mois après la rupture du signal des chaînes de télévision privées, renforce l’inquiétude de nombreux professionnels des médias quant à l’avenir de la liberté de presse en Mauritanie. Ces derniers mettent en avant «un environnement économique difficile, qui finira par tuer les organes porteurs de la parole contestataire».