Le président mauritanien conteste le maintien du pays dans la zone rouge

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Le 08/06/2016 à 18h16, mis à jour le 12/06/2016 à 08h59

Revue de presseLe président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, conteste le maintien de la plus grande partie du territoire national dans «la zone rouge» du fait de la crainte d’attentats terroristes par les spécialistes de la diplomatie sécuritaire au niveau du Quai d’Orsay.

Le chef de l'Etat mauritanien a exprimé sans détour sa position par rapport à la question, à travers un entretien accordé au mensuel à vocation panafricaine «Financial Afrik».Dans cette interview, Mohamed Ould Abdel déplore le fait que «la Mauritanie continue à pâtir malheureusement de l’image d’un pays ou règne l’insécurité : alors que nous avons réalisé beaucoup de progrès à la fois sur le plan de la lutte contre le terrorisme et en matière d’économie. Depuis 2011, nous n’avons subi aucune attaque terroriste sur le territoire national et la vingtaine de salafistes qui se trouvent actuellement en Mauritanie sont en prison. Cela procède d’un effort systématique de nos forces armées et de sécurité qui ont beaucoup donné en termes de pertes humaines pour nettoyer les poches qui se trouvaient au Nord du pays».Le chef de l’Etat mauritanien rappelle par la suite la création de 36 points de passage pour les entrées sur le territoire national, permet de suivre les mouvements des populations, y compris ceux des personnes étrangères.Pour toutes ces raisons, Mohamed Ould Abdel Aziz affirme ne pas comprendre «pourquoi les autorités françaises maintiennent une appréciation aussi négative» et totalement aux antipodes de la réalité du terrain.Entre 2005 et décembre 2011, le territoire de la Mauritanie a été le théâtre de nombreux attentats terroristes et enlèvements d’otages occidentaux, avec un bilan de plusieurs dizaines de victimes militaires et civiles. Ces actions ont touché à la fois des nationaux et des occidentaux.Par ailleurs, cette période trouble à été à l’origine de la délocalisation du célèbre Rallye «Paris/Dakar» qui traversait la quasi-totalité du territoire national, vers l’Amérique du Sud.

Une situation qui a totalement anéanti aussi les ambitions touristiques naissantes de la Mauritanie.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/06/2016 à 18h16, mis à jour le 12/06/2016 à 08h59