Le chef de l’Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a reçu ce lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamed Jawad Dharif, qui se trouve actuellement à Nouakchott, première étape d’une tournée au Maghreb.
A sa sortie d’audience, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré avoir abordé avec le président mauritanien les relations bilatérales «dans tous les domaines, notamment au plan économique et concernant la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme». Nouakchott et Téhéran vont renforcer leurs actions communes contre ces fléaux.
«Nous avons aussi décidé de déployer des efforts communs pour dynamiser les accords déjà signés entre nos deux pays. Dans ce cadre, nous allons renforcer la coopération bancaire et la collaboration entre secteurs privés de nos pays, notamment dans le domaine des mines, de l’énergie, de l’urbanisme et de la pêche».
Cette audience a aussi permis de dégager un parfait alignement de vue entre la Mauritanie et l’Iran par rapport au principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et au respect de leur pleine et entière souveraineté.
De même que l’attachement au principe du règlement de tous les différends et conflits au sein du monde islamique «par le dialogue», a ajouté le responsable gouvernemental iranien.
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Ce déplacement du ministre iranien des Affaires étrangères en Mauritanie intervient dans un contexte particulier, à savoir sur fond de crise diplomatique dans le Golfe entre l’Arabie saoudite et ses alliés d’une part, et le Qatar d’autre part, notent les observateurs à Nouakchott.
Isolé dans ce bras de fer sous-régional, l’émirat qatari est cependant soutenu diplomatiquement par le puissant voisin iranien, alors que Nouakchott a pris l’initiative de rompre avec Doha, l’accusant notamment de soutenir des groupuscules terroristes, à travers une surprenante déclaration publiée début juin.
Par ailleurs, au plan bilatéral, Nouakchott nourrit quelques soupçons vis-à-vis de Téhéran, qui aurait la volonté d’étendre son influence sur quelques chiites au Maghreb. Ce rite est cependant très marginal dans un pays presque à 99% adepte du rite sunnite malékite.
Alger et Tunis sont les prochaines étapes de la tournée sous-régionale du chef de la diplomatie iranienne au Maghreb.