Pour l’avocat de Mohamed ould Ghadda, on ne peut pas parler d’une arrestation du sénateur, mais d’un enlèvement du fait que les procédures et garanties légales n’ont pas été respectées par la police lors de l'interpellation du sénateur. Il pointe du doigt le président Mohamed ould Abdel Aziz «qui gère le dossier» à la place du procureur, du ministre de la Justice et des avocats.
Il avertit les dirigeants actuels, et à leur tête le président Ould Abdel Aziz, en soulignant qu’«ils ont besoin des garanties parce qu’ils ne savent pas quand est-ce que la situation va se retourner contre eux». Plus directement, il explique que «le président lui même doit savoir qu’il a besoin de ces garanties parce qu’il ne sait pas quand est-ce qu’il se présentera devant la justice (…). Ce jour là, il ne trouvera derrière lui, s’il se retourne, au mieux, que ses avocats qui réclament ses droits comme ils les réclament aujourd’hui (ceux de ould Ghadda, NDLR).
Enfonçant le clou, l’avocat explique que ce jour là, il ne trouvera aucun de ses soutiens actuels, …. Alors, «avant de dire je vous ai compris», il appelle le président à se ressaisir,…
Concernant le sénateur Mohamed Ould Ghadda, des sources bien informées annonçent que le gouvernement retardait à soumettre au parquet son dossier dans l’attente de la publication officielle par le Conseil constitutionnel des résultats du référendum du 05 août et de la promulgation de la loi supprimant le Sénat.
C’est chose faite depuis ce mercredi 16 août. Le président a promulgué la suppression de la chambre haute et du coup, les membres de celle-ci sont considérés comme n’étant plus protégés par l’immunité parlementaire. De toutes les manières, Ould Ghadda n’en a pas profité dans la mesure où il est détenu depuis vendredi dernier et conduit vers une destination inconnue.