Après le cortège de morts entraînés par de grosses intempéries dans les environs de Boghé à à Kiffa (Sud et Sud Est du pays), une partie de l’opposition mauritanienne rue dans les brancards en déplorant notamment l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour venir au secours des populations sinistrées.
Le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD-Tawassoul-opposition), demande dans l’immédiat «une intervention efficace et rapide des autorités locales et de tous les organismes gouvernementaux concernés» tout en soulignant «la nécessité d’un soutien rapide aux sinistrés».
Par ailleurs, Mohamed Jemil Ould Mansour et ses camarades déplorent «la faiblesse des moyens d’intervention dans les situations d’urgence, et exigent des organismes de protection civile la mise en place d’un système d’alerte précoce contre les catastrophes, afin que les citoyens puissent prendre toutes les précautions nécessaires à leur protection».
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Ce parti, considéré généralement comme bien organisé au niveau des cellules de base, exhorte ses élus locaux et militants dans les zones sinistrées, à s’associer aux opérations de secours pour atténuer les souffrances des populations touchées.
Mais au-delà de la question de la mobilisation des secours, Professeur Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), un autre parti de l’opposition, se demande «comment le président de la République, chef de l’Etat, peut-il tranquillement prendre l’avion pour Paris, pour un sommet sans enjeu stratégique annoncé, alors que des intempéries de grande ampleur ravagent certaines régions du pays, provoquant des dizaines de morts et des dégâts considérables pour des populations démunies».
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Le chef de l’Etat mauritanien se trouve depuis hier à Paris en vue de prendre part à une table ronde sur le développement et l’investissement au Tchad.
C’est le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Ahmedou Ould Abdallah, qui s’est rendu à Boghé pour présenter les condoléances du président Mohamed Ould Abdel Aziz aux familles des sinistrés.
Pour sa part, Mme Maimouna Mohamed Taghi, ministre des affaires sociales, de l’enfance et de la famille, a rendu visite aux blessés évacués au Centre Hospitalier National (CHN) de Nouakchott.
Ce drame intervient dans un contexte de forte tension entre le pouvoir et l’opposition suite à l’organisation d’un référendum qui a permis l’approbation d’une révision constitutionnelle rejetée par cette dernière.
Ce qui a poussé un observateur, proche du pouvoir, à mettre en garde contre «toute idée d’exploitation de cette catastrophe naturelle et les malheurs des populations sinistrées à des fins politiciennes».