Approche dans la lutte contre le terrorisme, diplomatie au service du maintien de la paix et de la sécurité, dialogue politique constant à l’intérieur et liberté de la presse: le discours du président Mohamed Ould Abdel, lu devant la 72e session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), par le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Isselkou Ould Ahmed Izidbih, ressemble à une véritable opération de marketing diplomatique en faveur du modèle mauritanien.
"La Mauritanie joue un rôle central dans le maintien de la paix et de la sécurité au Sahel et au Sahara grâce à une approche globale qui emprunte la voie de l’ouverture et du dialogue, et qui, en même temps, agit avec professionnalisme et fermeté. Les efforts du pays ont été couronnés de succès grâce à une action qui est venue à bout, à l’issue de rudes combats en 2010 et 2011, de groupes terroristes", a souligné le ministre.
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Ainsi, a-t-il ajouté, "malgré une situation régionale très complexe, les experts sont unanimes à reconnaitre que la Mauritanie constitue une exception qui mérite d’être saluée dans le domaine de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. Notre pays a pu développer ses capacités sécuritaires et défensives en un temps record, sans que cela se fasse au détriment de la promotion des libertés individuelles et collectives ni au détriment des groupes défavorisés au sein de la société, ou du développement durable en général".
Sur la base du classement de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), le discours présidentiel signale que "la Mauritanie a été le pays arabe classé numéro un en matière de liberté de la presse au cours des trois dernières années".
Par ailleurs "grâce à la voie du dialogue, à la garantie de la liberté d’expression, de manifestation et d’organisation et une politique constante de promotion des droits humains, le pays a évité le piège des troubles issus du phénomène du printemps arabe, qui a malheureusement frappé certains pays. Ainsi, un dialogue entre la majorité, l’opposition et de larges franges de la société civile, organisé en 2011, a-t-il abouti à d’importantes réformes législatives et organisationnelles".
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Dans le même esprit, une session de "dialogue approfondi entre les partis de la majorité présidentielle, certains partis de l’opposition et de larges franges de la société civile, organisée du 29 septembre au 20 octobre 2016, a débouché sur l’organisation d’un référendum le 5 août dernier, avec en perspective le renforcement de la démocratie et la consolidation de l’Etat de droit", souligne le discours.
Toutefois, il faut souligner que l’opposition dite radicale, plusieurs organisations de la société civile, des centrales syndicales, personnalités indépendantes et des sénateurs issus de la majorité ont contesté l’organisation de ce référendum sur la base de l’article 38 de la Constitution.
Les uns et les autres soutiennent que la procédure de révision constitutionnelle est réglée par le chapitre 11 de la loi fondamentale, notamment les articles 99,100 et 101.
La révision constitutionnelle du 5 août dernier en Mauritanie a débouché sur une affaire politico judiciaire à travers laquelle le richissime banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années, l’ex-sénateur Mohamed Ould Ghadda, 13 autres anciens sénateurs, des syndicalistes et des acteurs issus du milieu de la presse sont poursuivis pour "corruption".
Toutes ces personnes dénoncent une instrumentalisation de la justice.