Mauritanie: maître Bouhoubeiny interpelle les cours suprêmes arabes sur l'état de droit mauritanien

Me Ahmed Salem Bouhoubeiny.

Me Ahmed Salem Bouhoubeiny.. DR

Le 24/10/2017 à 08h03, mis à jour le 24/10/2017 à 09h37

Maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny, avocat de Mohamed Ould Bouamatou et de Mohamed Ould Ghadda, a alerté les présidents des cours suprêmes arabes sur la dégradation de l'état de droit en Mauritanie, à l'occasion d'une conférence à Nouakchott.

Maître Ahmed Salem Ould Bouhoubeiny, avocat de Mohamed Ould Bouamatou, banquier mauritanien exilé au Maroc depuis plusieurs années, et de Mohamed Ould Ghadda, ex-sénateur, tous deux poursuivis pour présomption de corruption, a écrit aux présidents des cours suprêmes arabes.

L’ancien bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Mauritanie a saisi l’occasion de la tenue des Assises de la conférence des cours suprêmes arabes au Centre international des conférences de Nouakchott (CICN), pour adresser une lettre ouverte à ces hauts magistrats.

Une correspondance dans laquelle l’ancien bâtonnier déplore le fait que cette session intervienne dans un contexte national caractérisé par «une dégradation constante voire évolutive de État de droit. En conséquence, vous ne manquerez pas de nous apporter l’éclairage, les conseils et les orientations attendues, la formation dont nous avons tant besoin, dans un pays où le budget consacré à la formation par le département de la Justice est de zéro ouguiya».

La lettre de maître Bouhoubeiny rappelle que «12 sénateurs, dont 11 sous contrôle judiciaire et 1 placé sous mandat de dépôt, sont poursuivis pour avoir voté contre des modifications constitutionnelles inopportunes, proposées à travers un référendum largement désapprouvé par le peuple, imposées par la fraude».

Dans le cadre de l’instruction de la même affaire, des dirigeants syndicaux et des journalistes ont également été placés sous contrôle judiciaire.

Le conclave de Nouakchott abordera des sujets relatifs aux compétences et au fonctionnement des juridictions suprêmes, notamment «l’importance capitale des plus hautes institutions de l’ordre judiciaire, qui coiffent toutes les juridictions de fond, chargées de l’unicité du droit et de la jurisprudence, ainsi qu’un échange d’expériences».

Ces hautes institutions judiciaires sont les gardiennes de la loi en dernier ressort.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/10/2017 à 08h03, mis à jour le 24/10/2017 à 09h37