Mauritanie: le gouvernement répond à Human Rights Watch

Mohamed Lemine Ould Cheikh.

Mohamed Lemine Ould Cheikh.

Le 17/02/2018 à 11h53, mis à jour le 17/02/2018 à 11h53

Le porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Ould Cheikh, conteste les informations contenues dans un rapport de Human Rights Watch, portant sur la répression de certaines catégories d'ONG.

Le gouvernement mauritanien réfute les informations relatives à l'absence de liberté dont souffrirait une catégorie d’associations, dénonçant «la discrimination et les inégalités» contenues dans un rapport de Human Rights Watch (HRW), diffusé à Nouakchott lundi dernier.

Répondant à la question d’un journaliste à l’occasion d’un point de presse à l'issue du conseil des ministres, jeudi 15 février, Mohamed Lemine Ould Cheikh, porte-parole du gouvernement, a vivement critiqué l’initiative de l’ONG de défense des droits humains.

Le responsable gouvernemental a notamment dénoncé «une campagne visant la Mauritanie, qui doit susciter des interrogations légitimes au vu de son ampleur. Ce pays a traversé des moments beaucoup plus difficiles dans le domaine de la gestion des droits humains pendant une trentaine d’années, mais cette organisation n’a pas élevé la voix. Curieusement, ce rapport est rendu public dans un contexte caractérisé par d’importants progrès réalisés dans le domaine de la promotion des droits humains, notamment les efforts du président de la République visant le règlement du passif humanitaire, la lutte contre les séquelles de l’esclavage dans ses aspects juridiques et économiques, avec l’institution de nouvelles juridictions chargées du traitement de ce phénomène».

Globalement, le passif humanitaire en Mauritanie porte sur les déportations massives de la population négro-africaine vers le Sénégal à partir de la fin du mois d’avril 1989, et des centaines d’exécutions extra-judiciaires de militaires noirs dans différentes garnisons entre septembre 1990 et février 1991.

Mohamed Lemine Ould Cheikh a expliqué qu’en Mauritanie, «la liberté de circuler, d’enquêter et d’informer au profit des organisations de la société civile est une pratique constante et une réalité incontestable. Mais celle-ci doit être exploitée de manière professionnelle et objective, loin des tendances extrémistes».

Pour rappel, le rapport de HRW publié lundi dernier affirmait que «les activistes travaillant sur les sujets sensibles, comme la discrimination, l’esclavage, ou la nécessité de traduire en justice les auteurs d’abus commis dans le passé, sont confrontés à une répression sévère».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 17/02/2018 à 11h53, mis à jour le 17/02/2018 à 11h53