L’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti esclavagiste, dénonce «la persécution à l’encontre d’une lanceuse d’alerte» du nom de Mariam Mint Cheikh, qui est également membre du Conseil exécutif de l’association.
Dans une déclaration publiée samedi après soir, IRA annonce que «le jeudi 17 mai, huit véhicules de police ont investi le domicile de Mariam Mint Cheikh» tout en rappelant que dans le passé «cette dame a été plusieurs fois été arrêtée, torturée, jugée et condamnée, à cause de son engagement en faveur de l’égalité des droits civils et politiques et de la fin de la discrimination».
Evoquant les motifs de cette dernière interpellation, qui a connu son épilogue par la levée de la garde à vue ce samedi 19 mai, après un aller-retour entre le commissariat de police et le Parquet, l’IRA signale qu’elle est partie d’une vidéo datant de 2015, réchauffée par les autorités et repartagée sur les réseaux sociaux, et à travers laquelle, Mariam Mint Cheikh formule des accusations sans équivoque contre les autorités mauritaniennes.
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S’adressant aux alliés et partenaires extérieurs de la Mauritanie, en fait les démocraties occidentales engagées dans la coopération antiterroriste, elle leur demande de faire preuve de plus de vigilance face aux agissements de Nouakchott, accusée notamment «de produire, d'abriter et d'exporter des éléments djihadistes».
En effet, du point de l’IRA «la société mauritanienne est plongée dans un processus de radicalisation. Ainsi, Mariam en s’exprimant devant les enquêteurs, a établi un lien entre le basculement dans l’extrémisme et la récente adoption, par l’Assemblée nationale, sur proposition du pouvoir exécutif, de lois attentatoires à la liberté, aux droits de la défense, et en parfaite conformité avec l’idéologie et le programme des groupuscules djihadistes».
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Par ailleurs, la déclaration affirme que les limiers ayant mené l’enquête, ont saisi l’occasion de la garde à vue, pour proposer à Mariam Mint Cheikh, un deal sur la base duquel elle imputerait au leader de l’IRA, Biram ould Dah ould Abdeid, la déclaration accusant Nouakchott de flirter avec les groupes djihadistes. Une proposition qu’elle aurait catégoriquement rejetée.
Au-delà de ce nouvel épisode, le mouvement abolitionniste, affirme que Mariam Mint Cheikh «encourt de nouveaux actes de persécution, et risque même la liquidation physique, par l’effet convergeant de la répression de l’Etat et du fanatisme au sein de la société».