Mauritanie: Amnesty International dénonce des arrestations pré-électorales

Le 17/08/2018 à 15h28, mis à jour le 17/08/2018 à 15h28

Amnesty International (AI), organisation de défense des droits humains, dénonce des arrestations en Mauritanie, à la veille des élections législatives, régionales et municipales prévues le 1er septembre.

Une série d’interpellations et même un placement en détention provisoire, à quelques jours du démarrage de la campagne pour des élections législatives, régionales et municipales, prévues le 1er septembre en Mauritanie.

Ces cas concernent des activistes de la société civile engagés en politique et des journalistes.

Ainsi François Patuel, responsable régional de Amnesty International (AI), ONG de défense des droits humains, dénonce «des arrestations et détentions qui constituent un signal inquiétant d’intimidation, de harcèlement et de répression des voix dissidentes par les autorités mauritaniennes avant les élections législatives, régionales et locales du mois de septembre».

Amnesty International se réfère au cas de Biram ould Dah ould Abeid, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), tête de liste d’une alliance entre «SAWAB» un parti du courant nationaliste arabe, et le Parti radical pour un changement global (RAG), formation non-reconnue issue de la mouvance abolitionniste.

Dans ce contexte politique, et par anticipation, l’alliance «SAWAB/RAG» a aussi annoncé «l’investiture» de Biram Dah ould Abeid en qualité de candidat à l’élection présidentielle de 2019.

L’organisation de défense des droits humains évoque également le placement en garde à vue la semaine dernière, de deux (2) journalistes, Babacar Baye NDiaye, rédacteur en chef et webmaster du forum francophone «CRIDEM» et Mahmoud ould Saibott, Directeur de ublication du site d’informations en ligne «TAQADOUM».

Une mesure faisant suite à une plainte déposée par Jemal ould Mohamed Taleb, un avocat franco mauritanien, considéré comme un proche conseiller du président Mohamed ould Abdel Aziz.

Les 2 journalistes avaient repris un article traitant l’avocat mauritanien «de mercenaire» déjà publié sur une autre plateforme en France. AI relève « le caractère suspect du calendrier de ces arrestations, quelques jours avant les élections législatives, régionales et locales » et exprime la crainte «d’accusations politiquement motivées» tout en invitant les autorités de Nouakchott à y mettre fin.

 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 17/08/2018 à 15h28, mis à jour le 17/08/2018 à 15h28