La situation était tendue ce lundi matin au centre-ville de Nouakchott, notamment dans les environs du ministère de la Justice et sur la principale avenue, celle de Gamal Abdel Nasser, allant de l’ancien aéroport vers la plage.
Les partisans de Biram Dah ould Abeid, leader de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), élu député à la faveur des législatives de septembre et détenu à titre préventif depuis le 13 août dernier, ont investi différents endroits pour dernier exiger sa libération.
Les compagnies de police antiémeutes sont intervenues à coups de grenades lacrymogènes, pourchassant ainsi les manifestants, qui tentaient de les semer en se déplaçant en petits groupes très mobiles. Ce qui créa une ambiance tendue et des odeurs irrespirables au niveau de certaines artères de la capitale.
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Protestant contre les forces de police, un manifestant exprime la détermination de ses camarades. «Ces interventions brutales et disproportionnées des forces de l’ordre ont pour objectif évident de nous intimider. Mais elles ne font que renforcer notre conviction par rapport à la justesse de notre combat pacifique et démocratique».
Présenté comme l’auteur de la plainte à l’origine de l’incarcération du leader abolitionniste, le journaliste Dedde ould Abdallahi, cité par plusieurs organes de la presse locale, déclarait récemment être prêt à retirer sa plainte contre des excuses formelles.
Dans la thèse du néo député, le journaliste est présenté comme «un agent des services de renseignements».
Biram Dah ould Abeid est considéré actuellement comme le principal opposant issu de la mouvance abolitionniste. Il a été lauréat du prix de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013 et candidat malheureux à l’élection présidentielle mauritanienne de juin 2014.