Arrivée au pouvoir le 6 août 2008 à la faveur d’un putsch, Mohamed ould Abdel Aziz a remporté, malgré les accusations de fraude électorale, deux présidentielles, en 2009 et 2014.
Ainsi, du fait des dispositions constitutionnelles donnant une seule possibilité de réélection au président de la République, l’heure de la retraite a sonné pour l’homme qui s’est choisi comme dauphin Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, inséparable compagnon depuis une quarantaine d’années, ex-chef d’état-major général des armées.
La Mauritanie file donc tout droit vers un scrutin présidentiel prévu le 22 juin 2019, soit samedi prochain, avec six prétendants au fauteuil.
Face à cette nouvelle donne, on s’interroge sur la résidence future de celui-ci qui deviendra ancien chef de l’Etat dans quelques semaines. Restera-t-il au pays? Se rendra-t-il à l’étranger, notamment dans un émirat du Golfe, où il est présumé avoir ouvert un compte très garni?
Dans sa dernière livraison, sous le titre «Comment Aziz prépare sa retraite», La Lettre du Continent, un organe parisien généralement bien informé de ce qui se mijote dans les lambris dorés des palais présidentiels en Afrique, signale que Mohamed ould Abdel Aziz et sa famille «pourraient se rendre dans leur résidence secondaire construite aux Emirats arabes unis (EAU), dont les dirigeants actuels entretiennent des relations jugées profondes avec le président sortant».
Cette retraite serait envisagée quelle que soit l’issue du scrutin présidentiel du 22 juin prochain, mais précipitée en cas de victoire de l’un des candidats de l’opposition.
Une information démentie par l’avocat Jemal ould Taleb, ambassadeur itinérant et proche du président de Mohamed ould Abdel Aziz.
Celui-ci est formel dans un droit de réponse transmis à la LC: «Il faut vraiment méconnaître le président Mohamed ould Abdel Aziz dont tout le monde s’accorde à dire qu’il a transformé l’image de la Mauritanie à l’intérieur et à l’extérieur, autant du point de vue de son développement que de sa sécurité, pour imaginer que son rêve est d’aller se reposer sous le soleil des Emirats arabes unis (EAU), comme s’il n'y avait pas assez de soleil sur les dunes et les oasis de son pays. Comme s’il craignait le moindre ressentiment de son peuple».
A rappeler que le prédécesseur et ancien patron de Mohamed ould Abdel Aziz, le président Maaouya ould Sid’Ahmed Taya, renversé par une révolution de palais le 3 août 2005, vit en exil forcé à Doha (Qatar) depuis près de 14 ans, soit depuis le jour de son renversement par Ould Abdelaziz.
Par contre, d'ex-chefs d’Etat renversés par un putsch, comme Mohamed Khouna ould Haidalla (1980-1984) et Sidi Mohamed ould Cheikh Abdallahi (2007-2008), vivent au pays. Une chose est sûre: de tous les chefs d'Etat qui se sont succédé en Mauritanie, Ould Abdelaziz est considéré par l'opposition mauritanienne comme le seul à avoir "puisé" dans les caisses de l'Etat, devenant ainsi "le premier homme d'affaires du pays".