La justice mauritanienne a commencé à se pencher sur les violences post-électorales de la présidentielle du 22 juin dernier. Ainsi, les tribunaux de plusieurs régions du pays ont commencé à juger les personnes arrêtées lors des violences post-électorales.
Il s’agit de 255 partisans de la Coalition Vivre Ensemble (CVE), coalition de partis de la mouvance négro-africaine qui ont soutenu le candidat Kane Hamidou Baba.
Ainsi, le tribunal des flagrants délits de la ville de Kaédi, ville de la vallée du fleuve Sénégal située à 430 km au sud-est de Nouakchott, a condamné 6 militants de la CVE, originaires du village de Rindiaw, à 6 mois de prison dont 2 mois fermes. Les militants de la CVE condamnés sont Amadou Mamadou Athie, Omar Doro Sy, Mamadou Abou Diallo, Abou Lom, Moussa Djoubayrou Konaté et Amadou Coumba.
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Ces individus sont accusés «de violence, voies de fait sur agents des forces de l’ordre et troubles à l’ordre public».
Quatre autres accusés ont été libérés, alors que d’autres militants de la mouvance, originaires de la localité de Lexeiba I, dans le même département, continuent à défiler devant le tribunal des flagrants délits, en attendant de connaître leur sort au cours des prochains jours.
Au total, 255 responsables, cadres et militants de la Coalition Vivre Ensemble (CVE) ont été arrêtés après le scrutin du 22 juin 2019, selon le candidat Kane Hamidou Baba, qui s’exprimait au cours d’un point de presse.
Parmi les personnes appréhendées, certaines ont été libérées à l’image de Samba Thiam, leader des Forces progressistes pour le changement (FPC-issues des Forces de libération africaines de Mauritanie/FLAM), alors que quelques dizaines d’autres restent encore détenues dans les villes de Nouadhibou, Aleg et Kaédi.
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Par ailleurs, faisant le bilan politique du scrutin, le candidat Kane Hamidou Baba a dénoncé «un hold-up électoral qui a viré vers la dérive d’une répression à caractère ethno-raciale visant les responsables, cadres et militants de la CVE. Nous rejetons les résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et confirmés par le Conseil constitutionnel».
Les résultats contestés, donnent la victoire au premier tour, à Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, candidat de la majorité, ancien chef d’état-major, «pistonné» par Mohamed ould Abdel Aziz.
La Coalition Vivre Ensemble (CVE) «reste ouverte au principe du dialogue, mais pas dans le contexte actuel, caractérisé par un état d’urgence non déclaré et l’emprisonnement de nos cadres et militants», a encore dit Kane Hamidou, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 juin 2019.
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A noter que la passation de pouvoir entre le président sortant et le président élu est prévue le 2 août prochain. En attendant, la tension post-électorale reste très vive en Mauritanie, qui vient de passer plus d’une semaine sans Internet, coupé sur ordre de Ould Abdelaziz.