Mauritanie: selon Amnesty international, Ghazouani doit régler prioritairement la question des droits humains

Mohamed ould Cheikh Mohamed Ahmed el Ghazouani, nouveau président élu de la Mauritanie.

Mohamed ould Cheikh Mohamed Ahmed el Ghazouani, nouveau président élu de la Mauritanie. . DR

Le 03/08/2019 à 16h18, mis à jour le 03/08/2019 à 16h21

La Mauritanie est un pays dont l’histoire récente et même ancienne est riche d’épisodes de graves violations des droits humains, malgré une législation récente abondante sur le sujet.

Ce pays a élu un nouveau président de la République le 22 juin dernier en la personne de Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, général à la retraite et fidèle compagnon du président sortant, Mohamed ould Abdel Aziz, depuis une quarantaine d’années.

Celui-ci a prêté serment jeudi dernier devant de nombreux invités parmi lesquels une dizaine de chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Dans ce contexte historique et politique, Amnesty International (AI), invite le nouveau président mauritanien à faire de la question des droits humains un chantier prioritaire. En quelque sorte, l'organisation non gouvernementale lui demande de réconcilier la Mauritanie avec elle-même. 

«Le nouveau chef de l’Etat doit s’engager à corriger le bilan déplorable du pays en matière de droits humains, et notamment à prendre de véritables mesures pour mettre fin à l’esclavage et protéger contre les arrestations arbitraires, la torture, les autres mauvais traitements visant des personnes qui défendent les droits humains et militent en faveur desdits droits».

La déclaration rappelle que sous le régime précédent, «les autorités mauritaniennes niaient systématiquement l’existence de violations de droits humains, en particulier la discrimination raciale, la réduction de l’espace civique et la restriction du droit à la liberté d’expression».

L’organisation «demande au président Ghazouani de rompre avec le passé et de démontrer sa volonté d’améliorer les droits de tous les Mauritaniens et de toutes les Mauritaniennes».

En juin dernier, Amnesty International et plusieurs autres organisations de la société civile, avaient soumis aux candidats à l’élection présidentielle en Mauritanie, un document des engagements en 12 points pour «la mise en œuvre de réformes visant à faire évoluer les pratiques afin de satisfaire aux obligations nationales et internationales relatives aux droits humains dans le pays».

Trois candidats parmi les six, avaient signé le document, mais pas le président élu, qui a évité le sujet relatif aux droits humains dans son discours de campagne électorale.

Faisant un état des lieux chiffré du traitement de la question des droits humains sous le magistère de Mohamed ould Abdel Aziz, le document d’Amnesty international (AI) relève «les arrestations de 174 défenseurs des droits humains; parmi 17 détenus ont subi des faits de tortures, ou autrement maltraités».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/08/2019 à 16h18, mis à jour le 03/08/2019 à 16h21