Mauritanie: le président de la République sensibilise les agriculteurs à l’intérêt de la Cedeao

Le 29/01/2020 à 11h34, mis à jour le 29/01/2020 à 11h36

En déplacement à Rosso, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a expliqué aux agriculteurs de la région tout l'intérêt que peut leur offrir le marché de la Cedeao. Toutefois, pour profiter des opportunités de cet important marché de 350 millions de consommateurs, des préalables sont requis. Explications.

En déplacement à Rosso lundi dernier, 27 janvier 2020, une ville située à 200 kilomètres au sud de Nouakchott, dans la vallée du fleuve Sénégal, le président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, a sensibilisé au cours d'une réunion tenue dans la soirée les opérateurs du secteur agricole de cette région à «la nécessité de travailler à être compétitifs en perspective de l’intégration de la Mauritanie dans le vaste marché de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao)». 

Le chef de l’Etat s'était rendu dans cette localité, épicentre du secteur agricole du pays, pour procéder au lancement d’un programme d’aménagement, de construction et de réalisation de barrages.

Le but de ce programme est de mettre en valeur de près de 150 projets dans une dizaine de régions, au bénéfice de 23.000 familles.

Ce projet, d'un investissement de l'ordre de 400 millions de dollars, sera financé sur les fonds de l’Etat, avec l’appui plusieurs institutions financières et de partenaires.

Devant une assistance très attentive, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani a appelé ses compatriotes de la filière agricole «à faire preuve d’esprit d’initiative et d’innovation, en vue de mettre en valeur le potentiel du pays et en augmentant la production de riz, des fruits et légumes, pour se préparer à exporter cette future production qu’il voudrait abondante, sur le marché de la CEDEAO. Faute d’une agriculture performante dans cet espace ouvert, notre pays sera inondé par la production de nos voisins».

Pour aller dans cette direction, le président mauritanien s'engage à apporter le soutien politique, technique et financier du gouvernement et de l'ensemble des partenaires qui participent au processus de développement du pays.

Dans la vallée du fleuve Sénégal, le pays dispose de plus de 140.000 hectares de terres arables.

La Mauritanie et la Cedeao avaient signé, le 5 mai 2017, un accord d’association portant sur la libre-circulation des personnes, des biens et des capitaux, un Tarif extérieur commun (TEC).

Cet accord devrait évoluer vers une intégration progressive dans le vaste ensemble ouest-africain, tout particulièrement en prévision de la mise en oeuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), à partir du mois de juillet 2020.

La Cedeao constitue un marché de 350 millions de consommateurs, qui génère un produit intérieur brut (PIB) global de l'ordre de 730 milliards de dollars.

La Mauritanie, qui fait partie de ce marché, compte quant à elle 4,5 millions d’habitants et affiche un PIB de l'ordre de 5 milliards de dollars.

Membre fondateur de la Cedeao en 1975, la Mauritanie s'était retirée de cette organisation en 2000, «pour se consacrer à la construction de l’Union du Maghreb Arabe (UMA)», regroupant en plus de ce pays, l'Algérie, la Libye, le Maroc et la Tunisie, une communauté plombée depuis par le blocage dont fait toujours preuve l'Algérie, malgré une main conciliatrice récemment tendue par le Maroc. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 29/01/2020 à 11h34, mis à jour le 29/01/2020 à 11h36