Dans une vidéo enregistrée le vendredi 31 janvier dernier, à l’occasion de la clôture de la première session ordinaire de l’année 2020, on entend le président du parlement, Chiekh oula Baya, officier à la retraite, issu des rangs de l’Union pour la république (UPR), proche de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, dire, en s’adressant à la députée: «Un discours en français n’a pas de sens ici à l’assemblée nationale. Si vous parlez dans cette langue, sachez en tous cas, que ceux qui vous ont élu ne comprendront pas».
Un discours dont la perception immédiate est une interdiction de l’usage de la langue de Molière à l’hémicycle.
Cependant, d’un point de vue légal, les propos de Ould Baya ne reposaient sur aucun fondement.
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La seule évolution dans la gestion de la parole à l’assemblée réside dans la création d’un service de traduction entre l’arabe et les langues nationales (peul, soninké et wolof).
D’ailleurs, la traduction pour le Wolof n’est même pas encore disponible. C’est la mise en place du nouveau système de traduction qui semble avoir poussé le président à prendre le raccourci visant à empêcher les députés de s’exprimer en français, créant ainsi une véritable cacophonie.
Car après cette injonction tenue dans la langue «interdite», six députés ont servi leur speech dans la langue de l’ancienne puissance coloniale.
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Un cafouillage qui a obligé le parlement à apporter un démenti cinglant «au sujet de l’interdiction du français». Cette langue, «comme toute autre forme d’expression, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque interdiction à l’hémicycle et certains députés continuent à en faire usage. Pas plus tard que durant la dernière session plénière, des députés se sont éloquemment exprimés dans cette langue, qui reste en effet, aux côtés de l’arabe, un moyen de communication incontournable, dans les documents, lois et correspondances de l’Assemblée nationale».