Des mesures préliminaires de saisie à titre conservatoire ont été entreprises et se poursuivent actuellement, alors que l’ancien chef de l’Etat, Mohamed ould Abdel Aziz, se trouve en ce moment en garde à vue dans les locaux de la Direction Générale de Sûreté Nationale (DGSN), depuis lundi dernier, à 18 heures.
La justice mauritanienne a ainsi ordonné la saisie à titre conservatoire de comptes et de biens appartenant à des personnalités réputées proches de l’ancien chef de l’Etat, dans une réquisition adressée à la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) au cours de la semaine dernière.
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Dans la foulée de cette mesure d’enquête préliminaire, «le pôle anti-corruption du tribunal de Nouakchott, actionnant la police chargée de la répression des infractions à caractère économique et financier, a saisi d’une autre réquisition toutes les banques primaires de la place, pour obtenir les relevés de comptes de 76 personnalités proches du cercle familial de l’ancien président de la République, des ministres et hauts responsables, sous le règne Aziz, soupçonnés de corruption» et d’enrichissement illicites, a expliqué hier, mardi 18 août, un article paru dans le site d’informations Sahara médias.
En plus de viser directement des proches de l'ancien président, les enquêteurs veulent également entrer en possession «de relevés de comptes de sociétés présumées appartenir à des personnalités proches de l’ancien président de la République».
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Plusieurs biens, notamment plus de 150 poids lourds et plusieurs véhicules tout-terrain ont été saisis à différents endroits de Nouakchott au cours du week-end dernier, alors que 5 bateaux sont actuellement immobilisés sur la base d’une ordonnance de saisie conservatoire du tribunal de Nouadhibou, ville portuaire au nord de la Mauritanie.
Le rapport de la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) sur la gouvernance lors des deux mandats effectués par Mohamed ould Abdel Aziz (2008-2019), transmis à la justice début août, dénonce des faits de corruption dans l’attribution de 109 marchés publics portant sur l’énergie, les infrastructures, la gestion de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), la gestion du Fonds National de Revenus des Hydrocarbures (FNRH), une concession portuaire à Nouakchott, la gestion du foncier à Nouakchott, la liquidation de certaines entreprises publiques….
Ces malversations financières présumées, indiquées dans ce rapport, sont globalement estimés à 430 milliards d’anciennes ouguiyas, soit 1,14 milliard de dollars.