Mohamed Abdel Aziz, ancien président mauritanien (2008-2019) reste constant dans sa stratégie de défense, bâtie sur le silence, dans le cadre de l’enquête préliminaire pour présomption de prévarication, menée par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique, sous la supervision du pôle anticorruption du parquet.
Convoqué à nouveau dimanche 27 août, dans l'après-midi, pour les besoins de nouvelles mesures d’enquête sous la forme d’une confrontation avec Yahya ould Hademine, ancien Premier ministre (2014-2018), Mohamed Abdel Aziz a, à nouveau, refusé de piper mot.
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Il a simplement rappelé aux limiers qu’ils menaient des investigations «viciées» à la base, en violation de l’article 93 de la Constitution du 20 juillet 1991, qui confère «une immunité absolue au président de la République, pour les actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions».
Après cette énième convocation dans le cadre de l’enquête préliminaire lancée depuis le début du mois d’août, les policiers ont libéré l’ancien chef de l’Etat.
A signaler qu’au cours du week-end, les limiers de la police chargée de la répression des infractions à caractère économique ont procédé à plusieurs confrontations en convoquant de hautes personnalités (Premier ministre, ministres et directeurs généraux d’entreprises publiques) ayant exercé sous le régime de Mohamed ould Abdel Aziz.
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L’ancien Premier ministre, Yahya ould Hademine, aurait particulièrement chargé Mohamed ould Abdel Aziz, en le décrivant comme «un puissant chef, dont les ordres, parfois illégaux, devaient être exécutés à la lettre».
Les confrontations de ce week-end pourraient être les dernières opérations des officiers de police judiciaire et ouvrent la perspective d’un retour imminent du dossier devant le ministère public, selon l’avis d’un spécialiste.
Cette enquête préliminaire, conduite par le pôle anticorruption du parquet, a pour base un rapport établi par une Commission d’enquête parlementaire (CEP), dénonçant des faits de prévarication au sujet de l’attribution de 109 marchés publics, dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, la gestion de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), une concession portuaire, la gestion du Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH), un contrat de pêche et la liquidation d’entreprises publiques.