Bien que secrètement soulagé par la tournure des événements, lui qui appelait récemment au dénouement de la crise dans les «plus brefs délais», Nouakchott exprime, diplomatiquement, son inquiétude quant aux développements récents survenus à sa frontière nord.
En effet, face aux actes de guerre récurrents des bandes armées du front Polisario depuis près d’un mois, une opération de l’armée marocaine, organisée vendredi, a permis d’ouvrir le passage frontalier d’El Guergarat, situé à 55 kilomètres au Nord de Nouadhibou et 500 km de Nouakchott.
C’est par cet endroit que passent quotidiennement des centaines de camions gros porteurs, qui alimentent le marché mauritanien et celui de plusieurs pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en fruits et légumes surtout, mais aussi en d’autres produits de consommation courante (médicaments, quincaillerie, produits alimentaires, …) venus du Maroc. De même, ce passage est le lieu par lequel transitent les exportations du poisson mauritanien vers l’Europe.
Lire aussi : Mauritanie: la presse dénonce les manœuvres du Polisario au passage frontalier de Guerguerat
Après l’intervention des FAR, ce sont en fait les nouvelles gesticulations du Polisario et ses menaces de reprendre la guerre qui inquiètent la Mauritanie.
C’est à cause de cette tension à ses frontières nord que le gouvernement mauritanien a réagi, à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public vendredi après-midi.
Ainsi, la Mauritanie, tout en appelant les différentes parties à la retenue, affirme «suivre avec une grande préoccupation les manifestations d’une tension exacerbée dans la zone d’El Guergarat».
Lire aussi : Vidéo. Mauritanie: El Guerguerat, émigration et exclusion, les raisons de la colère de Kane Hamidou Baba
Pour désamorcer cette tension, Nouakchott dit avoir «engagé plusieurs contacts auprès de toutes les parties concernées», tout en prêchant «la retenue et en invitant les protagonistes à privilégier la voie de la sagesse et de la raison».
Nouakchott «exhorte tous les acteurs à préserver le cessez-le-feu et à rechercher une solution urgente et consensuelle à la crise, conformément aux mécanismes et modalités de l’Organisation des Nations Unies (ONU)» dans la perspective «d’une solution qui préserve les intérêts des parties et épargne la sous région» des risques de conflit.