Des membres de la classe politique, issus à la fois des rangs de la majorité et de l’opposition, rendent un hommage appuyé à cette grande figure de l’histoire de la Mauritanie.
Yahya ould Ahmed Waghef, député, vice-président de l’Union pour la république (UPR-principal parti de la majorité), qui a été ministre-secrétaire général de la présidence de la république, puis Premier ministre sous la brève présidence de Sidi Mohamed Cheikh Abdallahi, parle d’un homme exceptionnel, profondément juste et sensible à tout ce qui peut être considéré comme une injustice.
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Il était convaincu que le développement passe par une gouvernance dans le respect des normes de démocratie. Son décès apparaît comme une seconde perte, après le coup d’Etat du 6 août 2008, où il fut écarté par l'ex-général Mohamed Ould Abdelaziz.
Cet attachement à la justice explique son option hautement politique, pour la réparation des torts de l’histoire, notamment la reconnaissance du passif humanitaire des années 1990/1991, la décision du retour des réfugiés et l’adoption en août 2007, d’une loi criminalisant la pratique de l’esclavage.
Discours identique chez Diaw Abdoulaye Djimé, cadre de l’UPR, qui partage sa vie entre la France et la Mauritanie. Il s’incline devant la mémoire d’un leader d’une dimension exceptionnelle.
En très peu de temps, il a inscrit la Mauritanie dans une dynamique de paix et de réconciliation, qu’elle n’avait jamais connue dans le passé. Cela dans un contexte caractérisé par de graves atteintes à l’unité nationale, notamment les violations massives de droits humains.
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Grâce à sa vision, il a rapidement échappé au contrôle des militaires, qui pensaient en faire un homme de paille, une marionnette. Ce blocage explique la suite des événements, c'est-à-dire le renversement de l’ordre constitutionnel du 6 août 2008.
Mohamed Lemine Biye, cadre de l’Union des Forces de progrès (UFP/opposition), responsable de la communication, rend hommage à un homme qui a su prendre le taureau par les cornes, pour faire face au problème de l’unité nationale et à la question historique de l’esclavage, ces maux qui gangrènent la vie politique du pays. Il a montré que grâce au dialogue et au consensus, la Mauritanie est tout à fait capable de retrouver son unité. Une expérience malheureusement courte, mais qui comporte une grande valeur pédagogique.