Plongées dans une grave crise depuis plusieurs années par l’étroitesse du marché publicitaire réduit à sa plus simple expression, la rareté des annonceurs et l’ostracisme des pouvoirs publics sous le règne de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, les entreprises de la presse privée en Mauritanie ont été également oubliées d’un fonds public destiné à atténuer les effets néfastes de la pandémie du coronavirus (Covid-19). Un pactole dont le montant (plusieurs dizaines de millions de MRU) n’a pas été officiellement divulgué.
Une mesure gouvernementale contre laquelle certains acteurs de médias protestent vivement. Mohamed Salem ould Dah, président du Syndicat des journalistes de Mauritanie (SJM), rappelle un communiqué à travers lequel l’organisation qu’il dirige a vivement rejeté cette mesure discriminatoire.
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Il estime «anormal que ce fonds soit exclusivement réservé aux médias publics». Les termes «médias publics» dans le pays désignent l’Agence mauritanienne d'information (AMI), Radio Mauritanie et la Télévision de Mauritanie, qui restent en réalité des organes d’Etat, en dépit d’une timide tentative d’ouverture vers d’autres acteurs de la société mauritanienne avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir le 1er août 2019.
Cheikh Aidara, membre du directoire du Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM), rédacteur en chef de l’Authentique, rappelle la situation de précarité dans laquelle se débat la presse privée du pays depuis plus de 5 ans, avec la perte progressive de nombreux avantages, et durement impactée par la pandémie qui sévit depuis près d’une année.
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Ainsi, il estime que le Fonds public destiné à la lutte contre la Covid-19 ne doit pas être réservé uniquement aux organes de la presse publique, qui monopolisent déjà tous les avantages, notamment le marché publicitaire, alors qu’ils sont financés par l’argent du contribuable.
Mohamed Abdallahi, journaliste, adhère totalement aux termes du communiqué du Syndicat des journalistes de Mauritanie, publié il y a quelques jours, dénonçant l’exclusion de la presse privée, du Fonds public d’aide contre les effets de la pandémie du coronavirus (Covid-19).