Khalil ould Dedde, député de l’Union des forces de progrès (UFP,opposition) et Kadiata Malik Diallo, députée issue des rangs de l’opposition, expriment leur désapprobation par rapport à la démarche de la présidence du Comité préparatoire.
Ould Dedde rappelle le contexte «d’une société avec des mentalités archaïques qui la ligotent dans certains comportements» aux antipodes des valeurs citoyennes et républicaines. Dans ces conditions, «le dialogue devait permettre aux Mauritaniens de se retrouver pour régler les problèmes de dysfonctionnement de l’Etat» à l’origine de multiples errements dans la gouvernance: unité nationale, gestion équitable des ressources, éducation, processus électoral,…
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Evoquant les raisons de cette tournure, le député de l’UFP avance l’hypothèse «de forces d’inertie au sein du système, désireuses de préserver des intérêts particuliers» et qui seraient opposées à toute idée d’avancées démocratiques et d’évolution économique. Il impute la responsabilité de cette situation au pouvoir, évoquant des incertitudes par rapport à l’avenir, avec la crainte d’un retour aux crispations historiques caractéristiques de la scène politique du pays.
Kadiata Malik Diallo rappelle quant à elle que les conditions d’un véritable dialogue n’ont jamais été réunies, pour la bonne et simple raison que le pouvoir, qui doit en être la cheville ouvrière, n’a jamais eu une réelle volonté de concertation. Dans le même temps, l’opposition, qui appelait au dialogue, n’avait aucun moyen de pression pour contraindre le pouvoir à venir autour d’une table de négociations. Cette élue condamne la forme et le prétexte choisi par le Comité préparatoire pour annoncer l’annulation de la concertation.
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Le Comité paritaire préparatoire de ce dialogue, placé sous la présidence de Yahya ould Ahmed Waghef, ministre secrétaire général de la présidence, avait entamé ses travaux il y a deux mois. Plusieurs sujets (unité nationale, passif humanitaire, problèmes de l’école, gouvernance des ressources, processus électoral…) étaient au menu de ce dialogue national inclusif.
Pour sa part, le pouvoir justifie la décision d'annuler ces assises, dont le lancement était donné pour «imminent», par le refus de certaines franges de l’opposition d’y prendre part.