L'UNFPA et l’UNICEF se mobilisent contre les mutilations génitales féminines

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Le 21/04/2016 à 14h45

Nouakchott a abrité, du 18 au 20 avril, la consultation annuelle du Programme conjoint du «Fonds mondial pour la population/UNICEF sur les Mutilations génitales féminines (MGF)». Plusieurs recommandations ont été formulées pour éradiquer cette pratique.

Cette rencontre régionale sur les mutilations génétiques féminines, regroupant une soixantaine d’acteurs venus de 17 pays du Maghreb, de l’Afrique de l’ouest, du centre, et de l’est, ainsi que du Yémen, a formulé plusieurs recommandations, à la clôture des travaux mercredi soir, en vue d’une éradication rapide de ces pratiques.Celles-ci portent notamment sur «la création, au niveau des Etats, de lignes budgétaires spécifiques dans le cadre de la mise en œuvre des mesures visant à combattre les Mutilations génitales féminines (MGF). Ce sont là des pratiques dangereuses pour la santé et contraires aux droits humains», expliquait Mme Nafissatou Diop, coordinatrice du programme conjoint UNICEF/UNFPA, à New York.Depuis 2008, grâce à l’appui de plusieurs partenaires, les Etats bénéficient de ressources annuelles à hauteur de 20 millions de dollars, dans le cadre de la réalisation du programme conjoint UNICEF/UNFPA, pour soutenir les efforts des gouvernements et de tous les segments de la société impliqués dans la lutte contre les MGF.D’autres recommandations formulées par ce conclave de Nouakchott concernent «la création de cadres législatifs dans les pays qui en sont encore dépourvus (à l’image de la Mauritanie et du Mali) et une application diligente de la loi pour les Etats ayant légiféré sur la question des MGF».Les participants à la rencontre ont également invité à «un large soutien aux campagnes d’éducation et de mobilisation pour aider les communautés à abandonner d’elles mêmes les MGF».La consultation annuelle de Nouakchott préconise aussi la création d’un mécanisme de suivi et d’évaluation pour jauger les progrès et les points faibles dans la mise en œuvre du programme conjoint UNICEF/UNFPA contre les MGF.Ce programme est basé sur une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) visant «un changement total de mentalités et de comportements sur les modes sociaux soutenant la pratique des MGF».L’adoption des Objectifs de développement durable (ODD) par l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) au mois de septembre 2015 est venue donner une dimension supérieure à la lutte contre les MGF.En Mauritanie, 71% des femmes ont subi la pratique des MGF, selon les statistiques officielles. Au niveau régional, 200 millions de jeunes filles à travers 30 pays ont été victimes de cette pratique.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 21/04/2016 à 14h45