Le tribunal correctionnel de Nouakchott ouest a rendu un verdict relativement clément dans l’affaire des militants du Mouvement pour la jeunesse mauritanienne (MPJM), avec 9 acquittements et une peine de trois mois de prison avec sursis.
Ainsi, la seule condamnation prononcée à l’issue de l’audience concerne la personne d’Ouma Kane, jeune dirigeante d’une ONG très active dans le mouvement associatif dénommée «AMAM». Elle a été reconnue coupable «d’organisation d’une manifestation non autorisée» et une amende de 15.400 ouguiyas, mais blanchie du chef d’inculpation «de violences sur agents des forces de l’ordre».
Dans son réquisitoire, le parquet avait réclamé une peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre de tous les membres de ce groupe, composé de six jeunes hommes et quatre jeunes femmes, tous issus de la communauté négro-africaine.
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La défense de ces jeunes était assurée par un collectif d’une vingtaine d’avocats sous la conduite de maître Fatimata Mbaye, président de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH). Commentant ce verdict, maitre Fatimata Mbaye le qualifie «de juste et équitable pour un dossier vide». Par ailleurs, la présidente de l’AMDH -Association mauritanienne des droits de l'omme- ajoute que "la condamnation d’Oumou Kane aurait pu être évitée au même titre que les autres. Mais le tribunal a choisi de prononcer une peine avec le bénéfice du sursis sur la base de sa qualité de présidente d’une ONG, alors que celle-ci est légalement reconnue. Nous allons interjeter appel pour qu’elle soit totalement mise hors des liens de toute accusation et condamnation».
Les 10 jeunes membres du mouvement citoyen «MPJM» avaient été arrêtés dimanche après-midi et placés en détention provisoire lundi soir, pour avoir organisé une marche dans le centre ville de Nouakchott, en vue de dénoncer «leur marginalisation».
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Cette manifestation a été violemment dispersée par la police anti-émeute avec un bilan de plusieurs blessés. Dans un document distribué à l’occasion de la manifestation, les jeunes membres de ce nouveau mouvement citoyen réclamait «un assouplissement des conditions d’enrôlement pour faciliter l’accès aux documents d’état civil, une réforme des systèmes éducatif et de santé, un rôle plus important dans les sphères de décision, la reconnaissance dans les concours nationaux de diplômes acquis à l’étranger, etc.».
Ces arrestations avaient suscité un concert de condamnations de la part des organisations de la société civile (OSC) et des partis d’opposition.