Mauritanie: des citoyens de la République islamique se seraient convertis au christianisme

Des Mauritaniens se seraient convertis au Christianisme...

Des Mauritaniens se seraient convertis au Christianisme.... DR

Le 24/12/2017 à 13h32, mis à jour le 24/12/2017 à 13h41

Des citoyens mauritaniens, pays à 100% musulman, se seraient convertis au christianisme, selon le site Chrétiens.info. Voilà qui risque de faire du bruit dans la patrie des grands érudits des sciences islamiques.

Des citoyens mauritaniens, pays où l'islam est religion d'État se seraient convertis au christianisme, selon une information à forts relents de prosélytisme, parue dans les colonnes du site «Chrétiens.info».

Sous le titre «Les chrétiens sèment l’espoir en Mauritanie» cet organe jette un immense pavé dans la mare au pays des oulémas qui ont répandu le message du Prophète Mohamed (PSL) et fait la promotion de la religion musulmane dans toute l’Afrique de l’Ouest.

«Une secousse tellurique» à l’échelle de la République islamique qui pourrait mobiliser de nombreux services à divers niveaux pour cerner le prétendu phénomène, identifier les présumés convertis, les instigateurs et envisager la suite dans un contexte marqué par la décision récente du gouvernement de durcir la loi contre ceux qui auraient renoncé à l’Islam, bien au-delà du cercle des éventuels apostats.

Absolument certain de ses informations, le journal aborde le sujet par une tirade: «Les chrétiens construisent le royaume de Dieu et sèment l’espoir en Mauritanie où une personne sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté ».

Suit une indication sur la localisation de la patrie des poètes, manifestement peu connue de l’auteur de l’article «sur le plan géopolitique, la République Islamique de Mauritanie est un pays de l’Afrique du Nord-Ouest, qui ne retient guère l’attention de la communauté internationale».

Jetant une autre pierre dans le jardin de tous les pouvoirs qui ont présidé à la destinée d’une population estimée aujourd’hui à 3,5 millions d’âmes, le journal ajoute «si les mosquées prolifèrent en Mauritanie, la scolarisation, les soins de santé, le réseau routier, l’élimination des déchets, l’eau et l’électricité sont sous-développés dans le pays».

Cependant «suivre le seigneur coûte cher» dans le contexte mauritanien car «les journalistes pro-islamiques exposent les chrétiens indigènes à la vindicte du public et les mettent ainsi en danger dans un pays majoritairement musulman. La Constitution de juillet 1991 érige l’Islam sunnite au rang de religion d’État», poursuit l'article.

«Les autorités mauritaniennes déclarent ouvertement que la source du droit est la Charia, jurisprudence islamique. Tous les postes importants sont occupés par des islamistes et le terrorisme islamiste dans la zone sahélo-saharienne a des liens étroits dans cette région ou une personne sur deux est mineure et une personne sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté. La jeune génération a perdu espoir et cherche les moyens pour quitter le pays».

Cet article a déclenché une vague de réactions sur la Toile dans le pays. Si certains restent sceptiques et cherchent à comprendre, d’autres dénoncent une démarche «qui s’inscrit dans une espèce de guerre froide entre les religions». «Journal Crétin, écrit tendancieux», s’insurge un autre sur les réseaux sociaux.

Cependant, un internaute quelque peu singulier apporte un bémol à tous ces commentaires: «si l’espoir vient à des Mauritaniens à travers le christianisme, tant mieux. L’essentiel est qu’il perce nos cœurs, qu’importe la religion qui l’apporte».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/12/2017 à 13h32, mis à jour le 24/12/2017 à 13h41