La Société mauritanienne d’électricité (SOMELEC) et la Société nationale de distribution de l’eau (SNDE) sont confrontées à un grand défi lié à une consommation irrégulière et sans contrepartie financière de la part de nombreux abonnés. Ainsi, les autorités ont-elles décidé de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation.
C’est dans cette perspective que le gouvernement mauritanien a examiné et adopté deux projets de loi portant sur la fraude dans l’usage de l’électricité et de l’eau, à l’occasion du Conseil des ministres du jeudi 24 mai 2018.
Le premier texte, relatif à la fraude dans l’usage de l’énergie électrique «a pour objet de définir les conditions de qualification, de constatation et de répression des contraventions à la réglementation relative à l’électricité, y compris la revente, la cession non autorisée et la manipulation frauduleuse des installations de transport, de distribution, de comptage de l’énergie électrique et des appareils de réglage de puissance», explique un communiqué publié à l’issue de la réunion.
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Il introduit également «de nouvelles dispositions de nature à enrichir la législation pénale, permettant ainsi la mise en place d’un dispositif mieux adapté à la répression du prélèvement illicite de l’électricité».
Le deuxième projet de loi «définissant les conditions de qualification, de constatation et de répression des contraventions à la réglementation relative à l’eau potable» a été également adopté par le gouvernement suivant des termes identiques au précédent à l’occasion de la même réunion.
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En Mauritanie, rappelle-t-on, la production, le transport, la distribution et la vente de l’énergie électrique et celle de l’eau potable dans les villes sont sous le monopole de 2 compagnies publiques nationales.
S’exprimant à travers les colonnes de la presse locale, il y a quelques mois, un haut responsable de la SOMELEC affirmait «qu’au moins 8% de la production en énergie de l’entreprise étaient volés par des consommateurs véreux et peu soucieux de l’intérêt général». Il estimait la valeur globale de l’énergie détournée à plusieurs centaines de millions d’ouguiyas (anciennes) chaque année «soit de quoi réaliser d’autres lignes, construire des hôpitaux, des écoles et des routes au profit des populations enclavées».