L'annonce du décès de ce brillant professeur universitaire, survenu dans la nuit de lundi à mardi 31 décembre, a entraîné une grande émotion en Mauritanie, et les hommages se succèdent depuis sur les réseaux sociaux.
Cheikh Saad Bouh Camara, qui était âgé de 75 ans, est en effet une icône dans la lutte contre les violations des droits humains fondamentaux perpétrées en Mauritanie à la fin des années 80, sous le régime de Maaouya ould Sid’Ahmed Taya.
Fervent militant, membre dirigeant de plusieurs ONG panafricaines et internationales, consultant en développement souvent sollicité hors de son pays, le Pr Camara a été, durant de courtes périodes, le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et le président du Conseil Constitutionnel, lors de cette période transitoire consécutive au coup d’Etat du 6 août 2008, qui a porté à la tête du pays Mohamed ould Abdel Aziz, alors général de l'armée mauritanienne.
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Intellectuel de haut vol, Cheikh Saad Bouh Camara était né à Kiffa, une ville située au sud de la Mauritanie, à quelques 600 km de la capitale. Issu d’une grande lignée maraboutique du Fouta, il était le descendant de Cheikh Moussa Camara de Ganguel.
Ses travaux lui ont valu de s'intéresser longuement à l'histoire de la Mauritanie et à celle de l’Afrique, auxquels il a consacré de nombreux ouvrages. Sa dernière œuvre porte un titre évocateur: «Espérance».
Evoquant son action inlassable en faveur des droits humains, le Pr Cheikh Saad Bouh Camara avait affirmé à ce sujet, il y a quelques années, qu'il ne se limitait pas à observer et écrire. "Je réagis également pour que les choses changent en douceur, sans violence", avait-il sagement indiqué.