L'activité d'élevage en Mauritanie, l'une des plus importantes de l'ensemble du secteur primaire du pays, traverse une période difficile à cause des effets induits par la pandémie de coronavirus.
Alioune Kane, animateur du Groupement national des associations agropastorales (GNAP), collectif créé il y a près de 30 ans, explique les tenants de cette situation difficile, caractérisée par la fermeture des frontières avec les pays des zones traditionnelles de repli et de transhumance que sont le Mali et le Sénégal, pendant la saison sèche.
Cette situation a créé un surnombre de troupeaux dans les rares endroits ou subsistent encore des conditions favorables pour qu'ils puissent continuer à paître.
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C’est notamment le cas vers Adel Begro (région de Néma, frontalière du Mali), un endroit qui abrite également des éleveurs maliens, surpris par la fermeture de la frontière à cause de la pandémie Covid-19, et qui se voient désormais contraints de maintenir leur bétail sur place, ce qui a pu parfois créer des tensions sporadiques, relativement bien gérées par l’administration.
Des cas de figure similaires ont été constatés dans le sud de la région d’Aioun El Atrouss, notamment à Goguy Zemal, frontalier du cercle de Nioro au Mali, mais aussi vers Khabou (une préfecture de la région de Selibaby, frontalière à la fois du Mali et du Sénégal.
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L’animateur du GNAP évoque également le coût, devenu trop cher, de l’aliment de bétail, en dépit d'un soutien apporté par le gouvernement. La conséquence inévitable sera un prix trop élevé des moutons, dans la perspective des célébrations de la fête de la fin du Ramadan, prévue la semaine prochaine.
Rappelons que le cheptel mauritanien est évalué à plus de 20 millions de têtes, et son revenu représente 12% du PIB, ainsi que pour près de 85% de la valeur ajoutée du secteur agricole.