Vidéo. Mauritanie: les professionnels des petits métiers de Nouakchott face à la crise

Le360Afrique/seck

Le 03/02/2021 à 14h29, mis à jour le 03/02/2021 à 21h34

VidéoMaçons, plombiers, électriciens, carreleurs, peintres, spécialistes froid, menuisiers... traversent une période difficile avec peu de travaux et des revenus modestes et aléatoires. Reportage.

Ces hommes, passés par une école ou ont simplement été formés sur le tas, ont en commun un statut, celui de sans emploi. Un chômage qu’ils gèrent au quotidien en se présentant tous les matins à un endroit situé dans la commune de Tevragh-Zeina, vitrine de Nouakchott.

Ils se regroupent devant des surfaces commerciales (quincailleries) spécialisées dans la vente de matériel pour villas en phase de finition (carreaux, outils électriques et de plomberie…). Ces ouvriers nourrissent ainsi l’espoir de tomber sur un client en quête d’une expertise relevant de leur métier.

Tout cela se passe dans une espèce de bazar organisé, une ambiance bon enfant, même si les revenus modestes et aléatoires, maintiennent ces braves acteurs, nationaux et étrangers, dans une situation de grande précarité.

Baba Galé, électricien, est un habitué des lieux depuis quelques années. Il déplore le temps d’attente avant de trouver un petit boulot ponctuel, parfois après une semaine de disette, énumère les nombreuses spécialités disponibles, tout en protestant de manière générale contre le chômage, en dépit d’une formation subie dans un centre spécialisé.

Mamadou Dia, spécialiste froid, met l’accent sur le contexte climatique pour expliquer que les membres de sa corporation font de bonnes affaires et gagnent de l’argent pendant la période de grosse canicule. Les économies réalisées au cours de cette saison, avec des gains journaliers de 10.000, 15.000, 20.000 ouguiyas anciennes, permettent de faire face au quasi arrêt du travail imposé par la fraicheur pendant laquelle les appareils (frigos, climatiseurs) sont moins sollicités.

Mbareck ould Brahim, maçon, père de famille témoigne: «Nous sommes là tous les jours. Tous les corps de métiers avec diplômes sont représentés. Parfois, il nous arrive de rester un mois, et même deux, sans la moindre sollicitation pour un quelconque service domestique. Nous venons à la rencontre d’Allah le Tout Puissant, maître absolu de la chance et du destin. Nous ignorons les programmes du gouvernement en faveur des couches défavorisées».

Saidou Sall, spécialiste du bobinage pour différents moteurs (dynamos, générateurs, groupes électrogènes), formé sur le tas, souligne qu'«il y a parfois des jours marqués par une activité dynamique, abondante, du fait d’une forte demande entrainant des recettes conséquentes, mais aussi des moments de vaches maigres, en fait, des hauts et des bas, à l’image de la vie».

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 03/02/2021 à 14h29, mis à jour le 03/02/2021 à 21h34