Une enquête menée par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA) en 2020, révèle que ces outils (Peul, Soninké et Wolof) n’occupent que 25% des programmes des médias audiovisuels.
Un chiffre «qui illustre parfaitement une exclusion» dans un contexte où l’usage d’une seule langue au détriment des autres comporte une incidence négative sur la cohésion nationale.
Un problème que le gendarme des médias tente de corriger en organisant des sessions de mise à niveau et de renforcement des capacités au profit des journalistes en langues nationales dans une perspective de promotion d’un usage plus large.
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Mamadou Gueye, formateur, explique que «la tendance aujourd’hui, en Afrique, est tournée vers l’usage renforcé de langues nationales dans les médias audiovisuels. Cela permet une compréhension plus facile, un meilleur traitement, une plus grande circulation de l’information et des échanges. D’où la nécessité de renforcer les capacités des journalistes en service à la fois dans les médias publics et privés. Ainsi, le choix de la HAPA de donner aux acteurs des outils de renforcement des capacités est très pertinent, car cette tendance de promotion des langues nationales touche désormais la presse écrite dans certains pays».
Pour sa part, Mamoudou Diop, participant, dit «donner des prestations de journalisme en langue nationale depuis une vingtaine d’années sans avoir suivi un cursus de formation. Ainsi, l’initiative de la HAPA tombe bien au moment où l’usage de ces outils dans les médias audiovisuels devient un enjeu reconnu de tous, y compris de la part de l’Etat, qui semble prendre conscience de cette nécessité».
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Ibrahima Wade, présentateur de journal en langue nationale wolof, au niveau de Radio Mauritanie (publique), éditorialiste et représentant de l’Association pour la Promotion de la Langue Wolof (Aprolao), salue l’initiative de la HAPA «qui va permettre un traitement plus professionnel et plus efficace de l’information dans les différents genres: reportages, magazine…». Ce qui colle parfaitement au contexte de médias publics et privés en profonde mutation.
Mamoudou Sy, membre de la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel, présente «un atelier pour un accès plus large des langues nationales, qui ne sont souvent pas prises en compte dans les enjeux de grande importance. Hors, la mission de régulation de la HAPA comporte une importante dimension, liée à la promotion du pluralisme dans les médias publics et privés. Ces sessions de formation seront poursuivies et élargies au cours des prochains mois».