En Mauritanie, plusieurs dizaines de milliers de jeunes et même des personnes d’un âge relativement plus avancé, se bousculent devant les guichets du programme Techghil, initié par l’Agence nationale de promotion de l’emploi des jeunes (ANAPEJ), dont la mission «est d’offrir un cadre de concertation entre l’administration publique, les organismes professionnels des travailleurs, les employeurs et les organisations de la société civile (OSC), en vue de favoriser l’épanouissement économique et social des populations».
Ce programme cible la formation professionnelle, l’insertion, le financement des activités génératrices de revenus…
Jemal ould Hacen, coordinateur du programme Techghil de Nouakchott/Ouest, rappelle que celui-ci rentre dans le cadre des priorités présidentielles assignées au gouvernement. Il explique que la campagne actuelle s’articule autour de plusieurs «volets, ou sous-programmes parmi lesquels la formation professionnelle, les activités génératrices de revenus (AGR/les petits financements), la mise à disposition de tricycles WAW pour le transport...
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Ensuite, le coordinateur met un accent particulier sur l’engouement du public, «nous recevons quotidiennement 6 à 700 dossiers. Ainsi, on a déjà enregistré 3.300 dossiers AGR, 742 demandes pour les tricycles, 87 dossiers pour les PME, 96 demandes de formation, soit un total de plus de 4.400 dossiers au niveau de Nouakchott/Ouest». La capitale compte 4 agences Techghil. La présente opération couvre toutes les régions et départements du pays.
Pour sa part, Neziha Khairy, conseillère de l'agence Tevragh-Zeina, décline la mission de son équipe, «Nous sommes là pour faire inscrire les candidats au financement et à la formation sur une plateforme numérique dédié à cet effet. On travaille sur un concept dénommé "Mon Projet Mon Avenir" qui concerne les grands projets. Celui-ci est relatif à différents secteurs d’activités (pêche, agriculture…). Le financement minimum est de 1,5 million d’anciennes ouguiyas et le maximum de 5 millions d’anciennes ouguiyas. Il y a aussi des financements pour les entreprises (qui vont de 1,5 à 3 millions d’ouguiyas)».
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Les activités génératrices de revenus (AGR) concernent de petits projets financés à hauteur de 500.000 d'ouguiyas à 1 million d'ouguiyas, soit un plafond d’environ 3.000 dollars.
Le programme permet également aux jeunes d’acquérir des tricycles pour le transport et la livraison de marchandises.
Par ailleurs, Techghil ouvre aux diplômés chômeurs la possibilité de se faire enregistrer dans nos données, en vue faciliter leur insertion professionnelle auprès des agences et entreprises en quête de ressources humaines.
«Les bénéficiaires de prêts bénéficient d’un différé de 6 mois, et verse moins de 15.000 anciennes ouguiyas par mois» explique-t-elle.
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El Houcein ould Mberrage, dirigeant d’une association de personnes vivant avec un handicap, interface entre le programme Techghil et la société civile, apprécie la démarche inclusive adoptée dans le cadre de sa mise en œuvre. Il met l’accent sur le travail de sensibilisation et d’orientation du public, accompli par différentes associations.
Leila Ba, en quête de financement explique avoir «déposé un requête pour un financement de mes activités. J’évolue dans le commerce des habits et produits cosmétiques. J’espère avoir une réponse positive».
Ely Aboubacry, quant à lui précise, «je suis candidat à un petit financement dans le domaine des activités génératrices de revenus. Je viens de déposer mon dossier».
Discours identique, chez Mohamed Yahya, également candidat à un financement dans la catégorie des AGR, qui attend la suite avec espoir.