Mustapha Bendjama a été arrêté dans les locaux de son journal Le Provincial, basé à Annaba (nord-est), selon le site d’information Interlignes.
Interlignes affirme avoir pu parler avec des collègues du journaliste auxquels il a raconté, avant son interpellation, avoir été contacté par «les renseignements généraux de la police» lui demandant «des informations sur la sortie d’Amira Bouraoui du territoire national».
Cette militante franco-algérienne, qui faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire algérien, a pu embarquer sur un vol pour la France lundi soir depuis la Tunisie où elle était entrée quelques jours plus tôt.Après avoir été interpellée, remise en liberté puis de nouveau retenue par la police tunisienne, Mme Bouraoui a bénéficié d’une mise sous protection consulaire avant de prendre un avion pour la France où elle est arrivée lundi soir.
Alger a rappelé mercredi son ambassadeur à Paris pour protester contre ce que les autorités algériennes ont qualifié d’«exfiltration illégale» de Mme Bouraoui.
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Selon Interlignes citant ses collègues, Mustapha Bendjama a assuré aux policiers des renseignements généraux «n’avoir rien à voir avec cette affaire qui ne le concerne pas». L’organisation de défense des journalistes RSF International a protesté contre son interpellation sur Twitter, en dénonçant des «méthodes répétées de répression contre les journalistes» et a «appelé à sa libération immédiate».
Depuis le 29 décembre, Ihsane El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site Maghreb Emergent, est en détention provisoire dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l’Etat.
RSF, Amnesty International ainsi que des patrons de presse ont appelé à sa libération et à rouvrir Radio M et Maghreb Emergent, dont la diffusion a été interdite sur le territoire algérien.
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De même, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé, mercredi, les autorités algériennes à libérer «immédiatement et sans conditions» le journaliste Mustapha Bendjama, arrêté dans son bureau à Annaba dans le Nord-est de l’Algérie.
«Les autorités (algériennes) doivent libérer Bendjama sans conditions et garantir que les journalistes peuvent travailler librement sans crainte d’être emprisonnés», a souligné le CPJ dans un communiqué.
Citant un autre journaliste sous couvert de l’anonymat par crainte de représailles, le Comité basé à New York a indiqué que la police algérienne a arrêté le rédacteur en chef du site d’information local indépendant Le Provincial, après avoir confisqué son téléphone et son ordinateur de travail.
Il a ajouté que les autorités algériennes ont interrogé Bendjama notamment sur ses liens avec la journaliste franco-algérienne Amira Bouraoui, qui s’est récemment enfuie en France.