Le journal Le Monde: 300 prisonniers d’opinion en Algérie

La situation des droits de l’homme est si préoccupante que même les opposants les plus tenaces ont fini par jeter l’éponge face au régime algérien.. 2004 AFP

Le 01/02/2023 à 18h36

Revue de presseKiosque360. Les libertés fondamentales et droits humains continuent d’être ignorés, violés et délibérément mis à mal par le régime militaro-politique algérien. Actuellement, quelque 300 prisonniers d’opinion croupissent, certains depuis plus de trois ans et sans le moindre procès, dans les geôles algériennes. Une situation qui s’explique par la volonté du régime d’étouffer toute forme de contestation. Après les figures de proue du Hirak, ce sont les ONG de droits humains qui sont aujourd’hui la cible du régime des généraux. Cet article est une revue de presse tirée du journal Le Monde.

Le régime algérien cherche par tous les moyens à museler toutes les voix discordantes. La répression est telle que plusieurs centaines de militants politiques sont actuellement emprisonnés sans le moindre procès, dont certains depuis quelque trois années. «Autour de trois cents prisonniers d’opinion sont désormais sous les verrous. Des dizaines de militants pro-démocratie ont été convoqués par la police pour se voir signifier interdiction de sortir du territoire et retrait de passeport», souligne Le Monde.

Ils seraient nombreux à être détenus depuis le début de la révolution du Hirak, mouvement populaire de contestation contre l’ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika, puis contre celui d’Abdelmadjid Tebboune.

La situation des droits de l’homme est si préoccupante que même les opposants les plus tenaces ont fini par jeter l’éponge face au régime algérien L’activiste politqiue et homme d’affaires Rachid Nekkaz n’a pu recouvrer la liberté qu’après avoir écrit au président algérien pour lui annoncer qu’il abandonne définitivement la politique.

D’autres ont tout simplement été obligés de fuir le pays pour éviter la prison. C’est le cas notamment du militant et vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, qui a pourtant résisté à toutes les convulsions politiques qu’a traversées le pays, y compris la «décennie noire». Voyant l’étau se resserrer inéluctablement sur la LADDH, il ne doit son salut qu’à sa fuite à l’étranger pour échapper à la prison en se réfugiant en Belgique, suivant ainsi de nombreux autres opposants et simples défenseurs des droits humains algériens.

Désormais, après les militants hirakistes, ce sont les dernières organisations qui luttent pour préserver les droits humains qui sont la cible prioritaire des autorités algériennes. Ainsi, la LADDH a été dissoute le 20 janvier dernier par le gouvernement algérien qui cherche ainsi à étouffer toute dénonciation de ses violations des libertés fondamentales.

Il faut dire que la LADDH, l’une des dernières ONG à résister à l’autoritarisme du régime, était devenue à son tour la cible privilégiée de celui-ci.

D’ailleurs, l’arrêt de mort de cette ONG est emblématique d’un régime autoritaire. En effet, aucune annonce officielle n’a été notifiée à l’organisation qui a découvert sa dissolution sur les réseaux sociaux. Ce sont ces derniers qui ont rapporté qu’un arrêt du tribunal administratif d’Alger, rendu le 29 juin 2022, avait dissout l’organisation.

Ainsi, l’acharnement des autorités a fini par mettre en veilleuse l’une des organisations des droits humains les plus actives du pays. Et c’est à juste titre d’ailleurs que Saïd Salhi explique que «la logique répressive du régime a décimé toute expression authentique en Algérie, toute initiative qui lui échappe est désormais suspecte à ses yeux».

Pour venir à bout des ONG, les autorités sortent toujours l’arme du soutien étranger. Ainsi, la LADDH est mise en cause du fait de ses liens avec la FIDH et la Coordination maghrébine des organisations des droits humains. Ces institutions sont considérées dans le jugement comme des organisations «pro-sionistes» et «pro-marocains», et sont animées par «un agenda de déstabilisation de l’Algérie».

Les autorités algériennes continuent ainsi d’utiliser des lois répressives pour poursuivre des personnes qui ne font qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion.

Pour Le Monde cet «épisode marque une nouvelle étape dans l’escalade répressive à laquelle se livre le régime afin de liquider les noyaux résiduels du Hirak, le mouvement de protestation qui avait mobilisé des centaines de milliers de personnes en 2019 et 2020 en faveur d’un «Etat civil et non militaire»Le régime algérien cherche par tous les moyens à museler toutes les voix discordantes. La répression est telle que plusieurs centaines de militants politiques sont actuellement emprisonnés sans le moindre procès, dont certains depuis quelque trois années. «Autour de trois cents prisonniers d’opinion sont désormais sous les verrous. Des dizaines de militants pro-démocratie ont été convoqués par la police pour se voir signifier interdiction de sortir du territoire et retrait de passeport», souligne Le Monde.

Ils seraient nombreux à être détenus depuis le début de la révolution du Hirak, mouvement populaire de contestation contre l’ancien régime d’Abdelaziz Bouteflika, puis contre celui d’Abdelmadjid Tebboune.

La situation des droits de l’homme est si préoccupante que même les opposants les plus tenaces ont fini par jeter l’éponge face au régime algérien L’activiste politqiue et homme d’affaires Rachid Nekkaz n’a pu recouvrer la liberté qu’après avoir écrit au président algérien pour lui annoncer qu’il abandonne définitivement la politique.

D’autres ont tout simplement été obligés de fuir le pays pour éviter la prison. C’est le cas notamment du militant et vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, qui a pourtant résisté à toutes les convulsions politiques qu’a traversées le pays, y compris la «décennie noire». Voyant l’étau se resserrer inéluctablement sur la LADDH, il ne doit son salut qu’à sa fuite à l’étranger pour échapper à la prison en se réfugiant en Belgique, suivant ainsi de nombreux autres opposants et simples défenseurs des droits humains algériens.

Désormais, après les militants hirakistes, ce sont les dernières organisations qui luttent pour préserver les droits humains qui sont la cible prioritaire des autorités algériennes. Ainsi, la LADDH a été dissoute le 20 janvier dernier par le gouvernement algérien qui cherche ainsi à étouffer toute dénonciation de ses violations des libertés fondamentales.

Il faut dire que la LADDH, l’une des dernières ONG à résister à l’autoritarisme du régime, était devenue à son tour la cible privilégiée de celui-ci.

D’ailleurs, l’arrêt de mort de cette ONG est emblématique d’un régime autoritaire. En effet, aucune annonce officielle n’a été notifiée à l’organisation qui a découvert sa dissolution sur les réseaux sociaux. Ce sont ces derniers qui ont rapporté qu’un arrêt du tribunal administratif d’Alger, rendu le 29 juin 2022, avait dissout l’organisation.

Ainsi, l’acharnement des autorités a fini par mettre en veilleuse l’une des organisations des droits humains les plus actives du pays. Et c’est à juste titre d’ailleurs que Saïd Salhi explique que «la logique répressive du régime a décimé toute expression authentique en Algérie, toute initiative qui lui échappe est désormais suspecte à ses yeux».

Pour venir à bout des ONG, les autorités sortent toujours l’arme du soutien étranger. Ainsi, la LADDH est mise en cause du fait de ses liens avec la FIDH et la Coordination maghrébine des organisations des droits humains. Ces institutions sont considérées dans le jugement comme des organisations «pro-sionistes» et «pro-marocains», et sont animées par «un agenda de déstabilisation de l’Algérie».

Les autorités algériennes continuent ainsi d’utiliser des lois répressives pour poursuivre des personnes qui ne font qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion.

Pour Le Monde cet «épisode marque une nouvelle étape dans l’escalade répressive à laquelle se livre le régime afin de liquider les noyaux résiduels du Hirak, le mouvement de protestation qui avait mobilisé des centaines de milliers de personnes en 2019 et 2020 en faveur d’un ”Etat civil et non militaire”».

La LADDH rejoint ainsi la longue liste des structures-phares du combat démocratique en Algérie qui ont été mises en veilleuse, comme le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) ou l’association SOS Bah-El-Oued.

Les médias qui n’ont pas accepté de rentrer dans les rangs aussi sont touchés par ces fermetures. Les patrons de presse d’Ennahar et de Maghreb Emergent sont emprisonnés. L’agence Interfaces Médias, pôle regroupant Radio M et le magazine Maghreb Emergent, vient d’être fermée et mise sous scellés, son journaliste fondateur, Ihsane El-Kadi, étant de son côté arrêté.

Tous ces facteurs font que «la dégradation de la situation des droits humains en Algérie est plus que jamais préoccupante», soulignent la Ligue des droits de l’homme (France), la fédération internationale pour les droits humain (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

Une chose est sûre, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les mois à venir. Abdelmadjid Tebboune préparant son second mandat, il ne cédera pas une once de liberté aux opposants et autres défenseurs des libertés et droits humains..

La LADDH rejoint ainsi la longue liste des structures-phares du combat démocratique en Algérie qui ont été mises en veilleuse, comme le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) ou l’association SOS Bah-El-Oued.

Les médias qui n’ont pas accepté de rentrer dans les rangs aussi sont touchés par ces fermetures. Les patrons de presse d’Ennahar et de Maghreb Emergent sont emprisonnés. L’agence Interfaces Médias, pôle regroupant Radio M et le magazine Maghreb Emergent, vient d’être fermée et mise sous scellés, son journaliste fondateur, Ihsane El-Kadi, étant de son côté arrêté.

Tous ces facteurs font que «la dégradation de la situation des droits humains en Algérie est plus que jamais préoccupante», soulignent la Ligue des droits de l’homme (France), la fédération internationale pour les droits humain (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT).

Une chose est sûre, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les mois à venir. Abdelmadjid Tebboune préparant son second mandat, il ne cédera pas une once de liberté aux opposants et autres défenseurs des libertés et droits humains.

Par Karim Zeidane
Le 01/02/2023 à 18h36